Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Jen&Jay forum test
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez
 

 (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3
Haytham Cassidy
Haytham Cassidy
♕ INSCRIPTION : 15/08/2019

(3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) - Page 3 Empty
Message# Sujet: Re: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) - Page 3 EmptyMar 30 Juin 2020 - 16:02

(3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) - Page 3 Tumblr_nlvw76ARIT1qa50gyo3_500

Parler n'est pas à proprement dit une activité dans laquelle Haytham Cassidy excède. Bien sûr, il sait se faire comprendre, mais ne comptez pas sur lui pour les grands discours. Ses rares amis, humains de surcroît, peuvent en témoigner « L'ami Hay n'est pas un grand bavard, sauf lorsqu'il est question d'alcool et qu'il est ingéré sans modération. » Ainsi, la langue se délie et l'Irlandais se fait pipelette. Hormis ces moments d'égarements, accoudé au comptoir de son pub préféré, le demi-dieu se fait difficilement abordable sauf bien sûr lorsqu'une personne émanant de son passé, refait surface et pas n'importe quelle personne, LA personne ! Cet être qui a la faculté de nous rendre ce que nous pensions avoir perdu, le sourire. Cet être qui en l'espace d'une seconde, vous fait oublier des années de misère. Cet être qui vous voit tel que vous êtes et pour qui vous ne pouvez avoir aucun secret. Le regard du bel Irlandais en disait long, nul besoin de mots pour comprendre la valeur de la femme qui lui faisait face, une femme qu'il avait connue enfant et qui à présent avait bien grandit, trop bien grandit qui plus est.


« -Pardon » dit-il dans le vide. Désireux de se confier, mais soucieux de ne rien attendre en retour, il lança un dernier regard à la belle avant de se lever pour s'approcher de la baie vitrée. La vue qu'elle offrait sur tout New-York était sans précédent, et ce, malgré la tempête qui mettait à mal le paysage métallique de la grosse pomme. Le sourire n'était plus de rigueur, tout comme le rire qui n'était à présent plus qu'un lointain souvenir. Le regard absorbé par les gouttes de pluie léchant la surface vitrée, le demi-dieu commença à se dévoiler un peu plus tout en caressant du bout des doigts la bague qui lui avait été offerte (indirectement) par son « inconnu » de père. Il continua donc à évoquer la violence avec laquelle il cohabitait depuis toujours et ce sentiment qui n'avait de cesse de lui déchirer les entrailles et qui semblait paradoxalement tout naturel d'éprouver au vu du lien qu'il entretenait avec le Dieu de la guerre. Puis il s'engagea en terrain miné en évoquant la créature responsable de la mort de sa mère et de l'état quasi-catatonique de Madame Lond. Il serra davantage le poing en se remémorant le fil de l'histoire. Il ferma les yeux l'espace de quelques secondes. Tout lui revenait en mémoire. La Louisiane, les parfums, les saveurs, l'atmosphère mystique de la Nouvelle-Orléans. La musique qui résonnait à travers les murs de chaque bâtisse, les couleurs vives des grandes festivités. Le coucher de soleil sur les immenses plantations de cannes à sucre tout autour de Bâton Rouge jusqu'à River Road. Puis il revoyait la maison, l'immense demeure blanche de style colonial, une architecture typique des lieux. Le sourire de Madame Lond et la bienveillance de son époux avaient achevé de convaincre le petit garçon qu'Haytham était alors. Il revit toutes ces années passées à grandir en toute quiétude avec Tamara. Inséparables, les deux enfants partaient en quête de nouvelles aventures et donnaient du fil à retordre à la gouvernante des lieux, Eileen, la mère du petit demi-dieu. Puis il revit cette terrible nuit de tempête où la pluie et le malheur se sont abattus sur la maison Lond.

Un éclair déchira l'horizon et sortit Hay de ses funestes pensées. Pour pallier à cette faiblesse, l'homme continua à mener sa confession, il évoqua une autre période marquante de sa vie, l'Irak. La violence, insolente et pernicieuse était encore présente et n'avait eu de cesse de tarauder son esprit. Il mit des mots sur ses souffrances et parla du guet apen. Jusqu'alors sa psy était la seule personne dans la confidence, néanmoins pour ne pas être démasqué ou prit pour un fou, l'Irlandais, c'était permis quelques améliorations. Tamara devenait donc la première personne à qui il faisait part de cette histoire dans les moindres détails. « -Ma vie est très compliquée comme tu le vois ! » Le regard est lourd, l'aveu sur un murmure est presque aussi douloureux qu'une confession. Le demi-dieu regrette presque les multiples fous rires d'il y a quelques minutes. Alors qu'il acheva son récit, il sentit deux bras lui assaillir la taille avec douceur. Il posa alors son regard sur le reflet qui venait de paraître sur la baie vitrée. Tamara qui s'était délesté du bol de guimauve, se tenait derrière son ami. Elle appuya sa joue droite tout contre le dos du brun, qui par le biais de ce simple contact, commença à sentir la souffrance s'éteindre, un peu comme une bougie qui aurait achevé de se consumer. Il cessa de parler et se tourna pour lui faire face et se repaître du magnifique spectacle qu'elle lui offrait. Elle souriait, et même si l'esquisse était teintée de tristesse, sa peine continuait à s'amoindrir. À son tour, il sourit tristement suite à ses propos, puis posa sa main gauche sur la joue de son amie, laissant apparaître la fleur de lys qu'il avait sur le poignet. « -De nous deux, c'était toi la plus optimiste et je vois que c'est toujours le cas ! »

Son regard se mit à briller avec malice et le sourire de tristesse se mua en un sourire mutin. « -Tu te souviens de notre petit rituel ? » Il laissa quelques secondes en suspens, histoire de lui laisser le temps de se rafraîchir la mémoire. Lorsqu'enfin le regard chocolaté de la belle brune marqua son approbation, le demi-dieu se livra à leur petit rituel. Il apposa son index sur le front de Tamara, puis le fit glissé jusqu'à sa joue gauche, pour ensuite rejoindre la joue droite et il termina sa course sur le bout du nez de son amie. « -Tu t'en souviens ? À chaque fois que l'un de nous aller mal, l'autre faisait ce geste. Notre signe de croix à nous. Bon aller, on va oublier les mauvaises choses d'accord ?! On s'est retrouvé, c'est le principal. » Jamais il n'avait fait preuve d'autant de douceur, jamais il n'avait regardé une femme de cette façon, mais toujours il l'avait aimé, à présent c'était une évidence, qu'il préférait cependant taire. « -Ok pour le chocolat et non pour que tu descendes comme ça en acheter chez l'épicier. Je suis ton ami et de ce fait, je me dois de protéger ta crédibilité ma chère. » dit-il en souriant un peu plus. L'évocation des mauvais souvenirs semblait bien loin à présent, tellement que le beau brun succomba au côté obscur de la blague et commença à gentiment charrier sa meilleure amie. « -Tous à poil ?! Mouais si toutes les femmes sont aussi bien gaulées que toi, je ne suis pas contre. » Elle laissa échapper un petit rire à peine étouffé tandis qu'il la congratula d'un clin d'œil avant qu'elle ne consente à lui prendre la main pour lui imposer le chocolat chaud. Ils regagnèrent donc la cuisine où Tam en parfaite maîtresse des lieux lança les premiers ordres. La jolie demoiselle sortit le nécessaire et lança une brique de lait au fils de Mars avant de les affubler d'un nouveau surnom.
« -Captain Milk ?! Colonel Pépites ? Où es-tu parti chercher ça ? Tu n'as jamais été douée pour trouver des noms. Pour preuve, je peux te citer l'Opération Cobra et l'opération Mangouste. Moi, je propose Captain beau gosse et colonel Badass, ça sonne mieux non ? »

Les deux amis se lancèrent donc dans l'élaboration de cette recette de chocolat chaud que leur avait transmise Eileen une après-midi de janvier, sous une pluie battante. Tam s'occupait des pépites de chocolat qu'elle déposa au fond de la casserole tandis que Captain Beau Gosse s'occupait du lait. Parée, l'agent de terrain enfourna le tout aux micro-ondes avant d'attraper deux cuillères et de la cannelle en poudre. « -La cannelle c'est le bien ! » lança Hay se prendre note des dernières recommandations de sa meilleure amie qui retira les deux tasses fumantes et les posa ensuite sur un plateau. Elle déposa les deux cuillères préalablement sorties du placard dans chacune des deux tasses. Elle remua le tout qu'elle agrémenta de cannelle. « -Arrête, je suis Captain Beau Gosse tout le monde le sait ! » dit-il avec ironie. Plateau en main, Colonel Badass rejoignit le salon avec son acolyte, qui reprit sans attendre, sa place initiale. Tamara, récupéra juste à temps le bol de guimauve et en plaça deux dans chaque tasse puis elle posa son délicieux regard sur l'Irlandais lui demanda d'ouvrir la bouche, chose qu'il fit sans la moindre hésitation. Joueuse, notre Tamtam envoya à son ami une guimauve qu'il attrapa en vol. « -Heureusement qu'il n'était pas question d'une fraise mûre cette fois hein ? Ceci dit, pour une fois, tu as visé correctement. Ah Tam, on n'en a fait des conneries toi et moi, tellement qu'on pourrait aisément remplir toutes les pages d'un livre. Jamais je n'aurai cru cela possible, mais nous sommes là aujourd'hui, ensemble comme au bon vieux temps, avec presque trente ans de plus. » Il attrapa sa tasse la leva et porta un toast « - A l'amitié puisse t'elle perdurer jusqu'à ce que les poules aient des dents. » La jolie brune prit sa tasse, tapa dans celle de son meilleur ami et but une gorgée du nectar sous le regard amusé du demi-dieu. « - Tu as prévu de changer de sexe ? » Il approcha son pouce de ses lèvres et la débarrassa de la mouche de chocolat qui trônait au-dessus de sa lèvre supérieure. « -Tu m'as tellement manqué my galway girl, si tu savais. J'en prends la pleine mesure à présent. Je vais dire un truc un peu culcul, ne te moques pas hein ?! » Il prit une grande inspiration et souffla avant d'enfin se lancer. « -Je pense que dans l'ombre subsiste la lumière et que même si le ciel est noir et accaparé par une multitude de nuages, les étoiles seront toujours là pour quiconque veut les voir. Pour s'en sortir, il faut chercher ses étoiles, trouver la lumière dans les ténèbres. Si je l'avais fait plutôt, j'aurai moins souffert, mais comme tu l'as dit, il n'est jamais trop tard »
Revenir en haut Aller en bas
Haytham Cassidy
Haytham Cassidy
♕ INSCRIPTION : 15/08/2019

(3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) - Page 3 Empty
Message# Sujet: Re: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) - Page 3 EmptyMar 30 Juin 2020 - 16:04

(3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) - Page 3 Tumblr_nlvw76ARIT1qa50gyo3_500

Tout semblait si facile alors que rien n'était destiné à l'être. En théorie, un fossé, s'était creusé entre ces deux âmes captives de la souffrance, un fossé qui n'avait de cesse de se creuser à mesure que les années défilaient. Chacun sur sa petite rive avait donc continué à vivre sa petite vie. Si pour l'un rancune et souffrance ne faisaient qu'une pour l'autre culpabilité et violence cohabitaient insidieusement. Ça fait mal de souffrir, presque tout autant que de se prendre un crochet en pleine poire. Et se prendre un crochet en pleine poire permet de focaliser la douleur sur autre chose qu'un amas de culpabilité. Mais qu'en est-il lorsqu'en la culpabilité faillit, que nous reste-t-il alors ? Durant plus de la moitié de sa vie, Haytham avait été habité par ses sentiments et maintenant, désarmé, il se retrouvait sans rien et arrivait même à se demander s'il serait affublé d'une quelconque utilité à l'avenir. La moitié de sa réflexion fut teintée de doute, le Captain Beau Gosse voguait en plein brouillard avec pour seule boussole, son instinct qui n'avait de cesse de lui commander « le rapprochement » avec la belle brune. Un ordre qui sonnait comme une évidence et qui lui faisait un bien fou. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait autant apprécié la présence de quelqu'un à ses côtés, tellement longtemps que plus personne n'était parvenu à l'approcher d'aussi près, à le voir ainsi, gentil, attentionné, sociable et d'une incroyable douceur.

Tamara avait changé physiquement (encore heureux après vingt-sept années de séparation) et malgré les quelques vannes à deux sous, malgré les petits colibris, Hay avait beau jouer les clowns comme lorsqu'ils n'étaient pas en âge d'appréhender certaines choses, il ne pouvait se mentir à lui-même. La femme qui lui faisait face dans ce sublime canapé immaculé, n'était plus la petite Tamara Lond, liée au demi-dieu par une amitié sans faille et rien de plus... Enfin tout est relatif, les sentiments ne se contrôlent pas. Parfois, il est plus facile de prétendre le contraire d'une chose et de s'en convaincre. Discrètement, mais surement le fils de Mars observait son interlocutrice. Ses magnifiques cheveux couleur ébènes qui malgré le lissage pour éviter les frisottis, conférait à sa crinière un quelque chose d'animal. Son visage magnifique pourvu d'un teint légèrement allé en contradiction avec bon nombre de jeunes femmes qui arborait avec fierté un teint à faire pâlir les cachets d'aspirine. Des traits harmonieux à rendre jalouses les muses de nos aïeux sculpteurs de marbre et autre grand faiseur de beauté artistique. Son regard sucré qui attisait à n'en pas douter les plus esquisses gourmandises. Ses lèvres pulpeuses coupables d'avoir fait chavirer bien des cœurs. Le fils du dieu de la Guerre se perdit quelques secondes de plus sur sa bouche qu'il avait délestée d'une moustache en chocolat quelques secondes plutôt, puis l'air de rien et avant que cela ne devienne gênant, il détourna le regard.

« -Mais je t'en prie Colonel Badass c'est un plaisir que de te remettre sur le droit chemin. Et puis je te préfère en femme, une femme qui plus est très agréable à regarder. » Boulette dans sa tête, l'aveu sonnait étrangement, ni trop faux, ni trop juste. Bien sûr qu'elle était « agréable » à regarder, bien que l'adjectif soit un euphémisme présenté de la sorte. Elle était belle, la quintessence même de la beauté, le summum du sexy, un canon, une bombe atomique, un avion de chasse... Les termes continuaient à se bousculer dans la tête de l'Irlandais qui de ce fait, restait silencieux. Gêné d'avoir de telles pensées, il détourna le sujet comme il savait si bien le faire. Les compliments et l'aveu gênant firent place à la déclaration d'amitié tant attendue. Tamara sourit, son regard pétilla sous l'effet de l'émotion, une émotion contagieuse qui gagna le bel Irlandais qui accepta le rapprochement de Tam sans broncher. Leurs regards ne se quittaient plus maintenant et aucune gêne ne s'en dégageait. Hay pouvait la fixer, la regarder, l'observer encore et encore ...

« -J'espère bien que je t'ai manqué ! J'aime me savoir inoubliable encore plus après trente ans. Quant à l'épineuse question du rajeunissement, à vue d’œil, tu t'en sors plutôt bien. Pas une ride, pas une patte d'oie, pas une mèche blanche. Par contre, tu n'as pas pris assez de soupe ». Un autre coussin s'écrasa sur le visage du demi-dieu qui n'avait même pas cherché à l'éviter celui-là. Puis le Penseur, l'espace de quelques secondes, redevint sérieux et laissa parler son cœur une fois encore. Il se fichait bien de paraître ridicule et puis le cas échéant, ça n'était pas la première fois qu'il était en présence de Tamara Lond. Le nombre était d'ailleurs tellement effarent, que les doigts de deux mains ajoutées à ceux de deux pieds, ne semblaient suffire pour offrir un décompte approximatif. Il acheva donc sa réplique, appréhendant la réaction de la belle aventurière, qui contre toute attente, souriait attendrie la tête penchée vers son interlocuteur. « - Pas un homme, un demi-dieu, fils de Mars, qui plus est j'ai donc une réputation à tenir. » dit-il avec ironie avant de reprendre plus sérieusement. « -Je n'ai plus l'habitude de dire de jolies choses tout comme je n'ai plus l'habitude de faire preuve de sociabilité à l'égard d'un autre être humain. Ne va pas croire que je suis un loup qui se terre dans sa tanière. J'ai réussi à me faire quelques potes dans le coin. Et je proclame haut et fort, que comme ils arrivent à me supporter, il me faut leur décerner la médaille du courage. L'un d'eux m'a filé un boulot dans son pub. Je t'y amènerais un de ces quatre, si tu le veux. » Puis il se tue pour laisser la parole à sa belle interlocutrice qui fit preuve de philosophie tandis que son Penseur s'abreuvait du divin chocolat.

« - C'est pour ça que tu m'appelle le Penseur ! Parce que j'étais un poète qui réfléchissait beaucoup, un petit garçon qui voulait tout comprendre, mais qui au final « ne sait rien ». Malgré tout, le Penseur n'a jamais cessé de penser. Et je ne puis m'empêcher de me dire que tu as tout à fait raison. Comme tu le dis, si "quelque chose doit changer dans la vie, alors change-le ! » Je vais garder ça en tête ma petite Penseuse. Mais avant toute chose, j'aimerais comprendre, te comprendre. Tu le penses vraiment ? Cette pensée est-elle aussi valable pour toi ? Je vois bien dans ton regard, que ça cogite sec." Il reporta sa tasse jusqu'à ses lèvres et à son tour, il se mit à arborer une moustache, ce qui fit sourire la belle Américaine « -Quoi ? » dit-il à moitié amusé sans trop savoir pourquoi. La jeune demoiselle tendit sa main vers lui et retira à l'aide de son pouce, le trait chocolaté ayant élu domicile sur la lèvre supérieure de l'Irlandais. Ce contact lent et plein de douceur, inocula quelques décharges qui se traduisaient par des frissons auprès du jeune homme qui tenta de masquer ce trouble par l'ironie. « - Je bois avec autant d'aisance et de classe que vous très chère. » Il leva le petit doigt avant de reposer sa tasse sur la table.

« -Tu fais référence à toutes les fois où je me suis jeté sur la tasse fumante, en me délestant au préalable de la moindre précaution. Oui, oui, j'avoue que je ne faisais preuve d'aucune sagesse lorsqu'il était question de chocolat chaud à la cannelle. Tu étais la voix de la raison dans ces moments de perdition alimentaire. Je me souviens de la jeune demoiselle patiente, trop patiente lorsqu'il fallait attendre le goûter à la française et plus encore le chocolat chaud de ma mère. Moi, je ne prenais pas la peine d'attendre, ni de réfléchir, car dans ces moments, il me fallait tout dans l'immédiat. Mais je me souviens aussi, qu’hormis cela, les rôles s’inversaient et c’est à toi qu’il fallait tout, tout de suite, tandis que je redevenais l’être de raison. Par chez-moi l’on dit Hic et Nunc, à savoir « ici et maintenant », c’est une vraie philosophie de vie pour certains. Il n’y a pas à dire, on se complétait à merveille toi et moi ! Personne n’arrivait à comprendre, pas même nos pauvres mères » Leur complicité était telle qu’ils avaient inventé leur propre langage, leurs propres expressions et plus largement, leur propre monde. Il en était de même avec les bêtises que Tamara se plaisait à évoquer, avec cet air malicieux dans le regard.

« -Où nous puissions nos idées ?! » dit-il en se grattant le bout du menton faisant ainsi mine de réfléchir. « - Dans le manuel des 400 coups, un ouvrage disponible pour tous les aventuriers en culotte courte. Tu sais, nos mères se posaient beaucoup de questions et si tu veux mon avis, elles aussi ont vécu de sacrées aventures avec nous. Mais je confesse que celle de l’épée Charlemagne était, si je puis dire, « royale » Je savais que l’on n’aurait pas dû regarder cette stupide émission, tellement stupide que j’en ai oublié le nom. Je me rappelle que l’on a mis presque deux heures pour trouver un bout de bois décent. Ensuite, nous avons lancé une « mission immersion » dans la cuisine pour récupérer un couteau afin de tailler nos bâtons. Au final, nous nous sommes retrouvés avec un petit couteau de poche. Rajoute une heure de plus pour tailler des morceaux tellement fins que même les escrimeurs tendaient à être plus menaçants avec leur « épée ». De ce fait, le terme « cure dent » est bien adéquate. Tu avais surnommé la tienne « Aiguille » tellement la pointe était fine. Et nous guerroyions encore et encore en quête d'un royaume invisible que nous seuls pouvions entrevoir » Il sourit lorsqu'elle fit savoir avec fierté, qu'elle gagnait toujours « - Disons que je t'aidais un peu. C'était tellement drôle de te voir persuadé d'être la plus puissante de toute. Et puis je t'avais prêté allégeance, alors je ne pouvais gagner contre ma reine. Ma seule et unique reine" dit-il dans un murmure tout en remontant la manche gauche de son peignoir pour laisser apparaître la fleur de lys. "- Un soir, j'errais dans les rues, totalement perdu. Je venais d'être rapatrié d'Irak. Le retour à la vie civile était compliqué, ma blessure me faisait souffrir m'obligeant à absorber beaucoup de médoc pour espérer amoindrir la douleur. Donc ce soir-là, après avoir bu quelques verres, j'ai commencé à marcher dans les rues, le cœur lourd et le cerveau embrouillé par l'alcool. Je ne savais pas où aller, alors j'ai avancé tout droit. Puis j'ai entendu de la musique, c'était la berceuse que te chantait ta mère. À quelques pas, il y avait cette boutique de tatouage. C'était un signe. J'ai tout de suite pensé à toi et à la fleur de Lys. À chaque fois que je regarde ce tatouage, je repense à toutes mes erreurs et au mal que j'ai pu te faire, mais je pense aussi à tous ces moments de bonheur que nous avons partagé ensemble. Maintenant quand je regarde cette petite fleur de Lys, j'ose entrevoir de l'espoir. Tam, tu es ma lumière dans les ténèbres, ma seconde chance, mon étoile. Je sais qu'avec toi à mes côtés, je peux changer, redevenir bon, altruiste, empathique. Avec toi à mes côtés, je ne suis une menace pour personne. L'on pourrait montrer à toutes ces personnes qui pointent les demi-dieux du doigt, que nous ne sommes pas des monstres, qu'il n'y a pas lieu de nous traquer, de nous faire du mal et de nous décimer. Je sais ce que tu vas dire, il subsiste des exceptions, je te l'accorde, mais ces personnes sont une minorité. Dans nos camps, l'on nous apprend à nous battre, c'est un fait, mais l'on nous enseigne aussi de véritables valeurs humanistes. Ensemble, on pourrait faire changer les mentalités Tamara. Qu'en dis-tu ? Je ne veux pas te perdre, tu comprends ?! Je ne veux pas que cette organisation pour laquelle tu œuvre, face de nous des ennemis. Alors ?! »
Revenir en haut Aller en bas
 

(3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 3 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3

 Sujets similaires

-
» Ô douces retrouvailles
» (2)The Pez's War ( ft Marvin)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Jen&Jay forum test :: Le monde :: Rp terminés-