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 (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)

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Haytham Cassidy
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Message# Sujet: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) EmptyMar 30 Juin 2020 - 15:23

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I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way

Calme, tout semblait si calme ces derniers temps, tellement que cette quiétude avait incité Haytham à prendre le temps de réfléchir. Il lui fallait un nouveau départ et donc un nouvel appartement, l’ancien ayant été partiellement (re)décorer par deux abrutis prétendument italiens qui avaient fait l’erreur de venir chercher des noises à ce qu’on pourrait qualifier de « gars pas commode » Et c’est ce qu’il était, encore plus lorsqu’il se mettait en colère. Mais malgré l’imposante déculotté qu’il avait gentiment offert aux deux hommes de main d’une caricature de Parrain, Haytham savait qu’il devait faire profil bas au moins pendant quelque temps. C’est pourquoi il opta pour un nouveau quartier et le nouvel appart qui va avec, cela va de soi.

Sean, ami et gérant du pub dans lequel le fils de Mars exerçait ses talents de barman durant quelques soirées, tenait entre ses mains un carton et se demandit bien où le poser à présent. Haytham qui avait monté en une fois une bonne partie de ses cartons, se précipita vers son ami qui peinait à tenir l’imposant carton regroupant les souvenirs d’une vie passée. « - Laisse, je vais le prendre celui-là ! Il a une valeur toute particulière » avoua Hay à mi-mot en délestant son ami de l’imposant carton qu’il déposa sur la pille près de la fenêtre. Le propriétaire du pub s’épongea le front. L’ascenseur qui ne fonctionnait qu’une fois sur deux, ne lui avait pas rendu la tâche facile et à l’inverse de son camarade, le dénommé Sean éprouvait beaucoup plus de difficultés à grimper autant de marches avec des charges aussi importantes dans les bras. D’ailleurs, il commençait à s’en plaindre, se demandant pourquoi l’Irlandais d’origine avait opté pour l’un des derniers étages de cet immeuble au lieu de se contenter du rez-de-chaussée. Amusé par la réflexion de son ami et désireux de se faire pardonner, le brun ténébreux avança vers le frigo qu’il avait branché la veuille et en sortit deux bières. Il en balança une à son camarade en déclarant toujours sur le ton de la plaisanterie :

« -Tu ne voulais pas faire un peu d'exercice ? Et puis j'avais envie d'un peu plus de tranquillité. »

« -Hauteur n'est pas synonyme de tranquillité tu sais ! »

« - De là où je viens si ! Et puis regarde la vue, ça en vaut très largement la peine. »

Haytham satisfait de sa nouvelle habitation, observa son ami qui semblait quant à lui interloquer, ce qui ne manqua pas d'étayer la curiosité du sang-mêlé.

« -Quoi? » dit-il en délestant sa bière d'une gorgée.

« -Bah je me demandais comment tu avais fait pour monter le gros mobilier ?" » s'enquit de savoir Sean.

« - J'ai enfilé mon costume de superman, il est caché dans la penderie si tu veux le voir ! »

Sean haussa un sourcil puis éclata de rire face à la boutade. Haytham ne pouvait se targuer d'être un comique, il avait son humour bien à lui et rare était ceux et celle qui y souscrivaient, Sean faisait donc partit des « chanceux ». Les deux hommes se connaissaient depuis le retour d'Irak. Le propriétaire du pub avait d'ailleurs été l'une des premières mains tendues. Étant lui-même un ancien alcoolique, Sean n'avait pas jugé Haytham. Pour ça et pour la seconde chance dont il fut tributaire, le demi-dieu n'en était que plus reconnaissant. À n'en pas douter, l'attaque perpétrée par les humains au sein des deux colonies, n'avait en aucun cas changé la perception qu'Haytham se faisait des humains, bien au contraire, lui ne faisait pas l'amalgame et refusait de faire comme ses semblables en souscrivant à une généralité.

« -Dis autre chose me taraude ! Comment tu as fait pour avoir cet appartement ? »

« -J'avoue que ça n'est pas avec le salaire que tu me files que j'ai pu en arriver. En fait, j'ai un autre boulot qui me permet d'arrondir mes fins de mois » déclara Haytham en terminant sa bière. Sean toujours aussi perplexe, leva un sourcil, mais ne posa pas d'autre question. À son tour, il termina sa boisson et consentit à laisser son ami profiter de son nouvel appartement. Sans perdre une seconde, Haytham se précipita sur l'imposant amas de cartons qu'il déballa un à un pour faire un peu plus de place. Cette opération s'étala sur toute l'après-midi. Peu à peu, l'appartement prenait vie à la grande joie de son tout nouveau propriétaire qui redoublait d'efforts pour achever au plus vite la besogne.

Il garda le meilleur pour la fin, le fameux carton trop lourd pour un simple mortel. Avec précaution, il ouvrit donc ce carton qui contenait les souvenirs de toute une vie. Il en sortit quelques photos issues de ses différentes missions au Moyen-Orient et les quelques médailles qui allaient avec. Quelques bibelots sans intérêt, un voir deux livres... A force de fouiller, Hay trouva enfin ce qu'il cherchait. Du tréfonds de son carton, il sortit un épais album contenant un nombre conséquent de photographies. Le demi-dieu finit par s'assoit sur son canapé et commença à feuilleter le livre de sa vie. Il fit sur les premiers clichés, le visage souriant d'une mère aimante qui savourait les premiers pas de son enfant. Puis il vit l'immense part de son tout premier gâteau d'anniversaire. Il continua donc à tourner les pages de son album et tomba sur cette photo, ô combien précieuse. D'ailleurs, il l'a sorti de sa pochette en plastique et prit le temps d'observer le cliché. Deux enfants s'amusaient ensemble tandis que leurs mères riaient aux éclats. Haytham posa un doigt près du visage de la petite fille qui se trouvait à ses côtés. Elle souriait de bon cœur, un sourire à damner les dieux, un sourire qu'il n'avait pas revu depuis une éternité et qui venait de lui réchauffer le cœur, en un instant.

« -Tam » dis-il avec une pointe de nostalgie. Il posa la photo sur le rebord de la table, puis continua à tourner les pages de son album pour trouver d'autre photo provenant de l'époque où lui et sa mère avaient posé leurs valises chez les Lond. La Nouvelle-Orléans, il se souvint de toutes ces couleurs, ces saveurs, des grandes fêtes, du jazz qui résonnait à chaque coin de rue. L'époque était joyeuse tellement que l'on pouvait rêver sans crainte. Une époque où son cœur s'était mis à battre pour la toute première fois, car l'amour avait incontestablement pénétré sa vie. Le sourire de Tamara lui revenait peu à peu malgré les 28 années de séparation. Il se rappelait même de cette petite cicatrice sur sa lèvre supérieure. Puis il posa son regard sur une pile de lettres toutes adressées à Tam, mais jamais il n'avait trouvé la force de les lui expédier. Il reprit la photo en main, se demandant comment était Tamara à présent et ce qu'elle était devenue. Mais il ne put se résoudre à étayer sa réflexion, car son portable se mit à vibrer. « -Allô ! Oui, c'est moi ! Maintenant ? 4 000 dollars, vous êtes sérieux ? Ok, j'arrive ! » Le demi-dieu mit un terme à la conversation. Un combat était prévu non loin de là. N'ayant pas de combattant sous la main, le bookmakeur attitré du demi-dieu, avait fait mandater l'un de ses contacts pour l'appeler et lui transmettre les coordonnés du lieu-dit. Sans plus attendre, Hay récupéra son sac, y glissa quelques affaires et quitta les lieux. Lunettes de soleil sur le bout du nez, il rejoignit sa voiture, posa son sac à l'arrière, démarra et s'éloigna sans trop savoir ce qui l'attendait
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Haytham Cassidy
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Message# Sujet: Re: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) EmptyMar 30 Juin 2020 - 15:25

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Avant de servir des verres et de tendre l’oreille pour entendre ses clients s’épanchaient sur leur pathétique existence, Haytham portait avec fierté l’uniforme de l’armée américaine, qu’il avait servi pendant plusieurs années avant d’exercer tout un tas de petits jobs lui permettant de subsister financièrement pour ainsi pouvoir se couper du camp Jupiter et vivre par lui-même. Le temps passant, il ne pouvait en être autrement, il avait besoin de gagner son indépendance et de mettre de la distance. Ainsi lorsqu’il fut pourvu de suffisamment d’argent, il prit la décision de s’éloigner de la Nouvelle Rome et du camp Jupiter qu’il quitta sans regret. Lui avait des ambitions moins grandes que celles promises par la Légion, lui rêvait plus que tout d’être « normal », de pouvoir facilement se fondre dans la masse. Il voulait vivre sa vie sans penser aux autres, sans même se soucier du lendemain.

Les rêves se réalisent dans le meilleur des cas, à l’inverse certain subisse de pleins fouet le dur rappel à la réalité. Aussi brusque qu’immuable, il met un terme aux douces espérances. Haytham ne put se résoudre à retourner auprès « des siens » pour prêter main forte aux camarades grecques pour vaincre Gaia. Les deux colonies, unies dans l’adversité, durent chacune, payait un lourd tribut suite à leur défaite commune. Haytham lui-même avait perdu quelques camarades. Jamais encore, il n’avait connu pareil conflit et dans son fort et bien qu’étant la progéniture de Mars, il espérait naïvement ne plus en connaître de tel. Il espérait aussi ne plus jamais éprouver le plaisir qui l’avait tant de fois étreint lorsqu’épée en main, il s’en allait en guerre. Le cœur haletant, il se revoyait courir à travers les plaines, disparaître tel un fantôme dans la brume, pour attaquer ses adversaires. La violence avec laquelle il dispensait ses coups, laissait paraître un lien trop longtemps caché. Il aimait la couleur du sang et la violence digne héritage de son père, qui à n’en pas douter se réjouissait de voir sa progéniture se donner ainsi en spectacle en tranchant quelques têtes et gorges.A présent, il était évident que le petit garçon craintif n’était plus et le « penseur » comme se plaisait à l’appeler Tamara lorsqu’ils étaient enfants, n’était plus qu’un lointain souvenir.

Lorsqu’il n’était pas au pub pour prêter main forte à son ami Sean, Hay passait la plupart de son temps, enfermé dans la salle de sport qui se trouvait près de son nouvel appartement. Il pouvait très facilement y passer trois à quatre-heures, soulevant ainsi des kilos et des kilos de fonte sous le regard hagard des autres sportifs qui n’avaient jamais vu un homme soulever autant de poids sans aucune protection. Puis une fois que ses muscles lui faisaient savoir qu’il était temps de mettre les voiles, il partait s’isoler dans l’arrière court pour frapper quelques sacs de frappe. Et c’est bel et bien ce moment qu’il affectionnait le plus dans sa préparation physique. En allégeant ses coups pour ne pas abîmer le matériel mise à sa disposition, Haytham pouvait se vider la tête, ne pensait à rien tout en frappant encore et encore l’imposant sac rouge avant que ce dernier ne lui revienne en pleine poire. Puis lorsque son corps lui faisait savoir qu’il avait atteint le paroxysme de la souffrance, le demi-dieu reprenait ses affaires et rentrait se préparer chez lui, dans l’attente d’un nouveau combat. Une information qui lui était transmise en général par téléphone et non par mail au vu de son manque de pratique informatique.


Lorsque le demi-dieu arriva sur les lieux, il ne s’offusqua pas devant le vieil entrepôt qui lui faisait face. Pour n’éveiller aucun soupçon et continuait à entretenir le mythe des combats sous-terrain, il avait été demandé aux quelques spectateurs, de garer leur véhicule un peu plus loin. Échappant aux lois en vigueur, Haytham se gara au plus près pour s’éviter une fatigue inutile. Il fit donc trois pas et fut aussitôt arrêté par ce qui ressemblait, au vu de sa carrure, à un videur qui lui fit un grand sourire et lui tendit la main pour la lui serrer. Passé cette formalité, le combattant pénétra l’intérieur de cette arène improvisée, avant d'être assailli. « -Tiens tiens ! Te voilà enfin ! »Haytham se retourna et fut ainsi confronté à son « bouque » maker favori. « -A ce qui parait, il va y avoir du monde ce soir » lança t'il sur le ton de la plaisanterie avant de poser son sac à terre. L'homme presque entièrement dégarni acquiesça et tendit une brochure à son poulain qui s'en saisit aussitôt et fut surprit de découvrir son adversaire.« -Très drôle, tu connais ma politique sur ce genre de type ! »
« -Mais » tête de chat botté
« -Je ne combats pas les pro. »
« -Hay, pro ou pas pro on s’en fous. Il n’y a pas moins de 4000 dollars à la clé. Ferme, les yeux et je peux t’assurer que tu sentiras l’odeur des billets fraichement sortit des portefeuilles de ses trous duc qui vous parier contre toi. »
« - 4000 ça n’est pas assez pour un tel combat ! »
« -Diva en plus ! Bon aller botte lui le cul et je m’arrange pour qu’un zéro en plus apparaisse sur la récompense.
« -Rajoute un zéro supplémentaire si je lui botte royalement le cul » Le bookmaquer soupira, il ne pouvait lui promettre une telle somme, mais un tel combat resterait certainement gravé dans les mémoires. « - Ok va pour 50 000 alors ! Tu en dis quoi ? »
« -J’ai du bol de partager mon petit secret avec toi »
« - Ouais estime toi heureux. Bon, j’y go prépare toi marsien ! »

L’homme qui tenait sur ses béquilles, s’éloigna sans plus attendre, laissant ainsi le demi-dieu seul, pour qu’il puisse se préparer sous les meilleurs auspices. L'arène improvisée commençait à se remplir progressivement. Les spectateurs, au vu du titre de l'un des lutteurs, c'étaient déplacé en nombre pour assister à ce combat. Les aficionados du pari, avaient dégainé les biftons et pariaient en masse sur le champion en titre, faisant d'Haytham le parfait outsider. Assit sur son banc, vêtu d'un débardeur noir qui laissait entrevoir ses quelques tatouages et d'un jogging de la même couleur, le demi-dieu commençait à se vider la tête. Il fit craquer chacune de ses articulations, ferma les yeux et prit une grande inspiration.« -Profite bien du spectacle père » murmura le jeune homme à l’attention d’un destinataire invisible. Puis il se releva, ramassa sa veste et fit tomber un cliché qu’il ramassa presque instantanément. Puis il se releva, ramassa sa veste et fit tomber un cliché qu’il ramassa presque instantanément. Son sourire ne le quittait plus à présent, comme un rappel de ce passé qu'il avait cherché à fuir.

« -Bon Hay, tu te ramènes ! » Lança le satyre qui refit son apparition.
« -Oui oui j'arrive ! »
Le champion et adversaite du demi-dieu venait de passer le couloir pour rejoindre la cage où devait se dérouler l'affrontement. La foule déjà acquis à sa cause, scandait sans modération son nom. Haytham posa le cliché et quitta à son tour le vestiaire ignorant que la petite fille de la photo, n'était qu'à quelques mètres à peine et qu'elle avait bien grandi.
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Message# Sujet: Re: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) EmptyMar 30 Juin 2020 - 15:26

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Il y a quelque chose de presque théâtrale dans cette entrée, ou du moins dans les instants qui la précèdent. Le cœur qui s’emballe et bat promptement puis tient une cadence digne d’un coureur qui foulent les tous premières mètres de sa course folle en quête de victoire. Puis il y a les pupilles incapables de s’ancrer dans l’immobilisme. Elles n’ont de cesse de se dilater avec ferveur épousant ainsi l’intense rythme des battements du cœur. L’adrénaline est, quant à elle, présente et compte bien le faire savoir. Telle une drogue nocive qui vous fait atteindre en moins de deux les paradis artificiels, elle pulse dans les veines du combattant. Puis il y a la traditionnelle gorgée de Whisky pur malt qui vient parfaire le rituel de celui qui se fait appeler sobrement « l’Irlandais ». Avec Joshua, le satyre, qu’Hay se plaisait à nommer « Faune » histoire de le titiller un peu, le demi-dieu avait cogité un certain temps avant de trouver le bon pseudo, puisqu’il ne voulait pas combattre en laissant paraître aux yeux de tous, son identité complète. Le satyre qui ne manquait pas d’imagination, avait ainsi proposé à son acolyte tout un tas de noms en rapport direct avec le champ lexical de la guerre, des propositions qu’Haytham contesta une à une. Lui, voulait se contentait de quelque chose de simple, frôlant la subtilité, sans trop la titiller, mais avant toute chose, le fils de Mars voulait s’éloigner le plus possible de son père et n’avoir, à travers cette activité, aucun lien avec ce dernier. L’Irlandais s’était imposé de lui-même, une évidence incontestable, mais plus encore, en choisissant ce pseudonyme, Haytham rendait hommage à ses racines maternelles.

Les projecteurs venaient de se braquer sur le champion, l'arène improvisée était pleine en ce doux soir d'été. Les parieurs n'hésitaient plus à sortir leurs billets à l'avance, une façon pour eux de faire acte de présence. Une fois encore, on ne pouvait que constater la popularité du professionnel qui était très largement donné vainqueur sur son adversaire, un petit outsider a priori sans danger. L'homme, un type originaire d'une Europe de l'Est en déclin, avait un palmarès assez bien garni et le compte en banque qui va avec. De passage dans la ville qui ne dort jamais, il n'a d'ailleurs pas manqué à la tradition du flambage en bonne et due forme. A présent à sec, le champion avait ainsi accepté de venir livrer un combat exceptionnel entre les murs de cette ancienne usine, vestige du capitalisme « Fordien ». La rumeur, fidèle compagne de ce genre d’événement avait fait le reste. Se répandant comme une traînée de poudre, elle avait attiré dans ses filets les fervents adorateurs de ce sport extrême qui s'étaient déplacés en masse pour voir un combat à l'issue plus ou moins certaine. La chance ne pouvait donc leur faire défaut et nombreux étaient ceux qui s'étaient rangés derrière les statistiques, plaçant ainsi de grosses sommes sur le Russe.

Continuant à faire craquer les muscles de son cou, Haytham marchait d'un pas lent à travers le couloir qui le mènerait sous peu vers la cage à l'intérieur de laquelle se trouvait le « ring ». Suivant toujours son rituel, le demi-dieu gardait la tête baissée. Perdu dans ses pensées, il faisait abstraction de l'exaltation d'un public non acquit à sa cause. Tant pis, il se fichait bien de ça et plus il avançait vers la cage, plus il retrouvait les sensations du guerrier. Son cœur battait à nouveau avec ferveur, ses pupilles se dilatèrent, il sentit quelques picotements au bout de ses dix doigts et se laissait envahir par cette chaleur qui vous dévore de l'intérieur. Puis vint l'excitation due au fait de rejoindre cette scène, d'être sous le feu des projecteurs pour jouer sa partition, ou dans le cas présent, offrir à tous ces amateurs de freefight un spectacle inattendu.

Joshua, qui se traînait sur ses deux béquilles métalliques, peinait à tenir la distance, mais ne ménageait pas ses efforts pour encourager son complice. « -Je ne vais pas te faire plaisir, mais tu n'es pas donné gagnant. »
« -Sans blague ! Donne-moi les statistiques ! » lança Haytham toujours aussi concentré.
« - Le guichet du savoir laisse sous-entendre que c'est de l'ordre du dix contre un. Ça, c'est en étant positif ! »
« - J'ai hâte de voir leurs tronches quand j'aurais massacré le bolchévique ! »
« -Russe Haytham. Tu sais ça fait un petit moment qu'on n'est plus en période de guerre froide ! »
« -Pour moi c'est comme les faunes et les satyres, c'est la même chose ! »
« -Dixite le fils de MarsArès ! »
« -C'est que ça sonne bien en plus. »
« -Aurais-je trouvé un nouveau nom de scène à ma diva ? »
« -Pas sûr que le paternel apprécie, encore faudrait-il qu'il daigne me parler un jour. »
« -Commence déjà par botter le cul de ce ruscof après on verra pour ta rancune paternelle. J'ai réussi à négocier une jolie petite somme alors ne me fait pas honte Marsien »

Le fils du dieu de la guerre esquissa un petit sourire avant de rejoindre enfin l'antichambre de l'enfer. Joshua toujours monté sur béquille pour cacher ses sabots, n'osait pas s'aventurer dans la foule, il préféra donc rester en retrait de toute cette agitation. Le « Marsien » prit une très grande inspiration et sous les nombreux hurlements d'une foule non-acquise, il pénétra à l'intérieur de la cage métallique. Son adversaire, blond platine, était déjà en place, il ne lui prêta pas la moindre attention visiblement galvanisé par la foule qui n'avait de cesse de scander son nom. L'Irlandais ne s'en offusqua pas, après tout, il n'était qu'un outsider comparé au « grand » champion qui lui faisait face. Le monsieur « Loyal » du jour s'avança au milieu du ring et fit signe aux deux combattants qui se rapprochèrent aussitôt. L'arbitre commença donc son boniment pour présenter les deux « guerriers ». D'un côté celui qui obtenait les faveurs du public et de l'autre, le pestiféré du jour, qui ne ferait visiblement pas le poids. Le Ruscof satisfait, lança une petite phrase en russe avant de se préparer. Hay toujours concentré, embrassa la pierre de sa bague et se prépara à son tour.

Les projecteurs se braquèrent donc sur les deux protagonistes de ce « spectacle ». La cloche se mit à sonner annonça le début du combat. Les parieurs, debout sur leur siège, exultaient devant la violence des premiers coups. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Russe, en rouge, n'y allait pas de main morte. L'homme, une véritable machine à coups, voulait gagner et n'envisageait aucune autre alternative. Le pauvre Haytham trop sûr de lui ne s'était pas attendu à subir des coups aussi rudes dès les premières secondes. Concentré, le demi-dieu parvenait cependant à éviter pas mal de coups pour faire durer le combat et maintenir le suspens au grand désarroi de Josh qui avait déjà commencé à se ronger les ongles. Cinq minutes passèrent avant que la lutte ne prenne une intensité toute particulière. Le champion vif et audacieux, réalisait de belles attaques qu'Haytham peinait à parer. Il se retrouva d'ailleurs au sol, avant de vite reprendre le dessus blessé dans son orgueil de guerrier. Son corps tout entier fut assailli par un trop-plein de colère que le demi-dieu cherchait à amoindrir pour éviter un drame.
« -Calme toi... respire... » se disait-il. Les poings vers l'avant, il se redressa et ne chercha plus à éviter les coups. Il devait en finir vite, avant que la colère ne décuple sa force le rendant ainsi incontrôlable. Il frappa alors l'abdomen du Ruscof qui déséquilibré, ne put éviter le coup suivant qui le propulsa contre le grillage. Hay reprenait la main à la grande joie de son Satyre qui frappa des mains, laissant malencontreusement tomber ses deux béquilles au sol.

« -Alors Staline ? » lança l'Irlandais confiant. Un projecteur se braqua alors sur lui et l'aveugla l'espace d'une ou deux secondes. Le Russe en profita pour se jeter sur son adversaire tout en lui offrant une salve de coup qui auraient logiquement dû mettre le combattant KO. L'arcade sourcilière d'Haytham commença à s'ouvrir laissant plusieurs gouttes de sang perlaient sur son visage. Sa lèvre inférieure fendue avait quant à elle déjà commençait à saigner. Les parieurs se réjouissaient déjà de voir leur poulain rouge se déchaînait sur le demi-dieu. Ce dernier, légèrement, sonnait, ne pouvait cependant se résoudre à perdre ce "putain" de combat. Plus que la promesse de 40 000 dollars, sa fierté était en jeu et quand on est un fils de Mars, on ne plaisante pas avec la fierté. « -Tant pis pour toi le Ruscof ! » Déclara le demi dieu avant de déséquilibrer son adversaire qui se retrouva une fois encore contre le grillage. L'Irlandais se redressa aussitôt, cracha du sang et fit craquer les os de son cou. Sans plus attendre, il se précipita sur l'adversaire rouge et à son tour, l'alourdit de plusieurs coups. Le public n'en croyait pas ses yeux, l'outsider ne faisait qu'une bouchée du champion. Le combat s'acheva rapidement sous le regard hagard d'une centaine de personnes. Le fils de Mars l'emporta et quitta aussitôt la cage métallique. Il bouillait de l'intérieur, peinant de plus en plus à réprimer sa colère. Il devait s'isoler au plus vite, c'était un impératif. Il rejoignit donc son vestiaire sans plus attendre.
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Message# Sujet: Re: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) EmptyMar 30 Juin 2020 - 15:27

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La victoire ! N'aurait-il pas dû la fêter comme il se doit ? N'aurait-il pas dû lever les yeux au ciel pour tenter d'avoir l'approbation d'un père absent depuis toujours ? Peut-être dans un sens, mais peut-être pas dans l'autre. Cette victoire était plutôt amère à vrai dire et lui qui d'habitude parvenait à contrôler sa colère, avait ce soir perdu pied. Nul doute que s'il ne s'était pas rattrapé, le Russe aurait subi le courroux d'un fils de Mars, qui même après tant d'années de vie, ne parvenait à totalement se contrôler, ou du moins à contrôler cette faculté dite « active » dont il était tributaire. Le pouvoir d'Haytham est logique au vu de l'identité de son parent divin, Mars, le dieu de la guerre et personnalité divine de première importance au sein de la belle et fastueuse Rome Antique. Comme la plupart de ses frères et sœur, l'Irlandais jouis d'une faculté non négligeable pour un être belliqueux, il est pourvu d'une force extraordinaire qui atteint son paroxysme lorsque le demi-dieu est en colère. Mais tout n'est pas si simple encore moins lorsque l'on est fils de Mars. En effet ce pouvoir digne d'un superman, possède une faille, la perte de contrôle. De ce fait lorsque cette « force divine » atteint son climax, Haytham est quasi-incontrôlable est tel un Bruce Banner devenu Hulk, il déchaîne sa fureur contre ses hypothétiques adversaires, qui n'ont alors pas l'ombre d'une chance, sauf si bien-sûr ce sont des monstres mythologiques. La victoire quand elle survient est donc bien souvent amère et ce soir elle l'est plus que jamais, car le demi-dieu, dix ans après sa dernière folie, a failli sombrer à nouveau.

Près de Makhmour, Irak
Eté 2005
Son cœur battait avec promptitude, sa gorge était tellement sèche qu'il en était arrivé à avaler sa salive afin de s'hydrater un minimum. Le soleil n'avait quant à lui aucune pitié et continuait à assécher l'atmosphère. Plusieurs soldats de l'armée Américaine, avançaient en plein désert depuis au moins deux heures, avec sur le dos, un lourd chargement. Le climat était hostile, trop pour que la concentration soit de mise. Le silence régnait entre les hommes, qui arme en main, avançaient vers une destinée funeste. Hayham, la mâchoire serrée, avançait lui aussi en silence, sans savoir ce qui l'attendait. Il n'avait pas peur, mais il n'avait de cesse d'observer ses camarades qui malgré leur carrure de gaillards, n'affichaient pas une grande sérénité. Le périple de ses galériens modernes, prit fin à l'entrée d'un tout petit village irakien, comme on en croise beaucoup depuis le début de la guerre. Le fils de Mars se laissa gagner par l'empathie, une qualité transmise non par son père, mais par sa tendre mère, emportée tragiquement des années auparavant sans qu'il ne puisse rien faire pour la sauver. En ces lieux où la Mort semblait festoyer sans vergogne, Haytham trouva le courage de défier son supérieur hiérarchique pour porter assistance à un groupe de villageois, qui faute de moyen pour se rendre à l'hôpital "le plus proche" avaient bâti sur les ruines encore fumantes de leur village, une installation de fortune pour recevoir d'hypothétiques blessés, espérant naïvement pourvoir encore leur sauver la vie.

Le regard d'un enfant allongé sur une pile de cartons, acheva de convaincre le demi-dieu qui voulait ainsi se prouver qu'il n'était pas le digne fils de son père. Mais il n'avait rien vu venir, car il croyait encore en la bonté, il n'imaginait pas que les hommes puissent être assez fous, pour sacrifier les leurs dans le seul but de tuer l'ennemi. Des terroristes avaient ainsi pénétré le camp d'infortune, en se cachant parmi les blessés. Le premier coup de feu se fit entendre, une balle siffla à quelques centimètres du demi-dieu qui malgré ses sens aiguisés, n'avait rien vu venir. Le concert funeste commença, les balles sifflèrent de partout, la Mort venait de s'inviter et emportait avec elle les innocents injustement sacrifiés au nom d'une cause futile. Les mares de sang gisaient de partout e la "pluie d'acier" continuait à s'abattre impunément sur les soldats. De la sueur perlait sur le front de ce pauvre Haytham, qui se sentait de plus en plus mal, l'adrénaline l'étreignant de toutes parts. Il n'avait pas peur de mourir, peut-être mettre l'aurait-il voulu si lire l'avenir avait été l'une de ses facultés. Devant tant de morts, tant de lâcheté, ivre d'adrénaline, la colère pointa le bout de son nez. Les pupilles du demi-dieu avaient déjà commencé à se dilater, l'envahissant progressivement d'une ivresse de violence. Il luttait, mais son cœur continuait à tambouriner avec ardeur. La colère redoublait encore et encore. Un cri déchira l'horizon, un des camarades d'Haytham venait de tomber. Puis ce fut à son tour d'être touché. Le projectile émanant d'une kalachnikov, perfora son épaule. Le sang coula sur le sable, le fils de Mars tomba à terre. Alea Jacta Est ! Mais le Destin est parfois joueur et pervers. Près du soldat Cassidy, se tenait un triste spectacle qui scella le destin des terroristes. En effet, machette en main, l'un d'eux s'apprêtait à commettre l'impensable sur l'un des soldats. Haytham, triste spectateur, sombra et ne parvint à contrôler ses pulsions. La rage déferla dans ses veines tel l'odieux poison qui détruit les âmes et l'arme destructrice qui engendre des monstres. La bête qu'il est devenu, n'a laissé aucune chance aux assaillants qui s'apprêtaient à décapiter l'un des soldats. Haytham les a tous désarmés avec facilité. Il a commencé par faire apparaître l'arme de son père, une splendide lance dorée qui s'est logée dans le bras d'un des terroristes. Il a ensuite pris de vitesse l'un de ses adversaires et ne s'est pas gêné pour lui briser la nuque. Puis il s'est fait un plaisir d'empaler les autres. La rage avait déformé ses traits et annihilait sa conscience sans qu'il ne s'en offusque. Ils sont tous morts sauf Haytham, qui le visage rougit par un sang qui n'était pas le sien, tombait à genoux en découvrant le visage de celui qui lui avait tiré dessus, un enfant de 13 ans à peine. Il ne l'a pas épargné, loin de là.

Le souffle court et le cœur battant la chamade, Haytham rejoignit sans plus attendre son vestiaire alors que certains spectateurs criaient son nom. Le demi-dieu commençait à se sentir défaillir, le Russe était à terre inconscient. Joshua qui avait assisté au triste spectacle, essaya de se faire une place parmi la foule compacte pour rejoindre au plus vite son poulain. Ce dernier après une course folle de quelques secondes, retrouva enfin son vestiaire. Il se précipita vers les lavabos et se passa la tête sous l'eau froide pour se calmer, puis il se prit la tête, se frotta le visage et cogna dans la vitre qui lui faisait face. Plusieurs morceaux de verre se logèrent ainsi dans ses phalanges. Par chance, ce coup le ramena à la raison et à bout de souffle, il ferma les yeux, prit une grande inspiration et...


« -Belle victoire, quoi qu’un peu trop facile à mon gout. T’as pas trouvé d’adversaire à ta taille, parmi ceux de ton espèce ? Ou peut-être sont-ils trop forts pour toi ? »

Une voix qui lui était, a priori, inconnue, le sortit de sa méditation. Une fois encore ses sens, pourtant aiguisés, lui avaient joué des tours, tellement qu'il n'avait pas entendu le martellement d'une paire de talons sur le sol ou même le battement cardiaque élevé d'un homme qui ne lui été pas inconnu. Toujours à dos, le demi-dieu fit bonne figure malgré tout. « - Facile ? J'ai dérouillé quand même et je, vous demanderez de bien vouloir omettre le terme "espèce". Les Irlandais sont comme vous, des êtres a priori normaux. Sauf si aux USA, on pratique le racisme anti-irlandais. Si c'est le cas, je vous demande de m'excuser de ne point connaître vos fondamentaux. » dit-il avec ironie pour cacher son trouble. Comment se pouvait-il que cette personne, certainement armée, soit en mesure de l'identifier comme étant un "demi-dieu". Était-elle une créature mythologique pourvue d'une forme humaine pour se fondre dans la masse ou se pouvait-il que cette personne fasse partie des humains responsables de l'attaque des deux camps, menée quelques mois auparavant ?

Il préféra ne pas étayer la seconde alternative, au risque de s'abreuver à nouveau de colère. La femme, surement une demoiselle, lui demanda alors de se retourner, lentement de préférence. Haytham hésita un court instant, mais finit par obtempérer pour le bien de tous. Il se retourna donc en suivant l'instruction de sa nouvelle interlocutrice et pour lui prouver qu'il n'était pas une menace, il leva ses mains en l'air. « -Voilà ! » dit-il en perdant aussitôt l'esquisse de sourire qui venait de paraître sur son visage abîmé. La femme le tenait en jonc, bien armée visiblement, mais ce qui attira le regard du demi-dieu se trouvait sur le visage de la jolie brune, accompagnée au passage, par le pseudo-informaticien contre lequel il avait failli livrer bataille pour une recharge de pez. Il aurait pu s'en offusquer, lancer un "vous" interrogateur en le pointant du doigt, mais il n'en fit rien, toutes ses attentions étaient concentrées sur la femme armée. Elle portait une cicatrice sur la lèvre supérieure, une légère entaille qui ébranla toutes les certitudes du fils de Mars. Non, c'était impossible, ça ne pouvait pas être elle, pas après toutes ces années, pas ici, pas maintenant, pas comme ça. Visiblement, la demoiselle était aussi troublée que lui. Plus aucun doute n'étaient permis, c'était elle, sa meilleure amie, sa confidente, son tout premier amour. Elle lui demanda son nom, d'une voix froide presque dénuée d'empathie, qualité autrefois remarquable chez Tamara. Haytham ne se démonta pas et la fixa droit dans les yeux avant de répondre d'une voix calme et posée.

« -Tu le connais Tamara, pas besoin de poser la question ! »
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Message# Sujet: Re: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) EmptyMar 30 Juin 2020 - 15:28

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« -Haytham viens par ici ! »

Discrètement, un petit garçon quitta le trottoir sur lequel il se trouvait jusqu'alors, pour rejoindre sa mère, qui lui tendait la main. Le garçon ramassa sa petite valise et rattrapa son retard. Il ne disait rien depuis le grand départ et son regard autrefois si vif, était à présent aussi terne que la lueur mourante d'une bougie. Le monstre qui les avait attaqués avait somme toute terrorisé et le fils et la mère, mais cette dernière, consciente des enjeux, ne devait rien laisser paraître, elle se devait d'être forte pour son petit trésor et le préservait encore un peu de cette réalité qui la dépassait elle-même. Le temps des révélations avait cependant sonné et les grands discours seraient de rigueur. Bien que la jeune femme ait préféré opter pour la narration d'une belle histoire pour amoindrir cette vérité qu'elle jugée trop abrupte pour un enfant d'une dizaine d'années. L'histoire complexe, car non assujetti à la réciprocité, se transforma donc en une belle histoire d'amour entre une humaine et un demi-dieu. Une histoire qui comme dans chaque romance qui se respecte, se voulait difficile et semée d'embûches au vu du caractère divin de l'un des deux protagonistes. Haytham, bien trop jeune pour remettre en question les allégations de sa chère et tendre mère, consentit à écouter et croire en cette histoire qui lui était narrée. C'était mieux ainsi, il pouvait encore avoir une belle image de ce père qu'il ne rencontrerait probablement jamais, une once d'espoir à laquelle sa jeune mère se raccrochait...en vain.

L'arrivée à la Nouvelle-Orléans, ne se passa pas sans encombre. Dépaysait le jeune Haytham trouvait difficilement ses marques malgré les efforts de sa mère qui se démenait pour assurer leur subsistance. La pauvre jeune femme cumulait deux boulots, laissant son jeune fils se débrouillait par lui-même. Cette période s'étira sur quelques moins, avant que tel un miracle, la famille Lond entre dans leur vie. Monsieur, un riche homme d'affaires s'absentait souvent du domicile conjugal, laissant Madame seule avec les domestiques et sa petite fille. Madame, qui avait la santé fragile, ne put se résoudre à continuait à vivre ainsi, il lui fallait de l'aide. La rencontre entre les deux familles, se fit un jour d'été ensoleillé, dans l'immense jardin. Une rencontre qui à n'en pas doutait, changerait de nombreuses vies.

« -Aller princesse court plus vite » lança le jeune Haytham à présent plus âgé. La jeune Tamara, qui avait elle aussi grandit, essayait de suivre son aînée qui la précédait d'à peine deux mètres. Les deux apprentis aventuriers, après avoir obtenu l'aval respectif de leurs mères, s'étaient lancés corps et âmes dans une nouvelle aventure dont eux seuls en avaient le secret. Armés de leur bâton en guise d'épées, ils courraient à toute allure, combattre un monstre « imaginaire ». Haytham s'arrêta un court instant laissant le loisir à Tamara de le rattraper. De peu, il manqua le coup de bâton et Tamara déséquilibrée par l'esquisse de son camarade de jeux, tomba dans une espèce de puits naturel. « -TAM ! » hurla le jeune garçon, qui fou d'inquiétude ne prit pas le temps de cogiter et se précipita vers le précipice pour aider son amie à sortir. Son cœur battait à s'en rompre, ses mains se mirent à trembler durant quelques secondes avant qu'il n'émerge et sorte sans difficulté son amie, qui semblait alors aussi légère qu'une plume. Une fois la fillette remontée, le jeune Haytham se précipita sur elle et la prit dans ses bras, lui priant de ne plus jamais recommencer. Le jeune garçon tremblait encore, tant il avait eu peur. Il l'ignorait encore, mais il venait d'utiliser ses facultés.

Les années se sont écoulées à une telle vitesse et les enfants ont grandi quittant peu à peu le carcan de l'innocence. La petite fille qu'était Tam jadis, commençait à laisser place à une très jolie jeune fille, qu'Hay se surprenait à regarder différemment. Lui qui était à présent un jeune adolescent, pouvait se targuer d'en faire tourner des têtes, mais la seule personne qui semblait attirer tous ses égards, et ce, malgré les quatre années de différence, restait encore et toujours cette petite fille à qui il avait promis une amitié sans faille, aussi longue que serait leur vie. Au fond de lui, le demi-dieu savait qu'il n'était plus question d'amitié, mais il n'osait rien dire, trop effrayé de ternir le lien magnifique qui l'unissait à la jeune mortelle. Alors il s'est tue, gardant jalousement cet aveu que la fatalité transformera en un secret inavouable. Le monstre venu d'une autre contrée, retrouva la piste du demi-dieu brisant ses espoirs et la relative quiétude de cette vie de mensonge. Lorsque le regard de l'Haytham plus âgé croisa celui de Tamara, il ne put s'empêcher de revoir les images de ce funeste passé. À l'époque, il n'était qu'un frêle adolescent, incapable de se défendre contre un monstre venu expressément le tuer. La mort ne semblait être que la seule alternative, c'était sans compter sur la véritable héroïne de cette histoire, la mère « mortelle » du demi-dieu qui n'avait pas hésité à se sacrifier pour épargner ses proches.

Le combat avait été éreintant, bien que joué d'avance pour les amateurs de la discipline qui s'étaient ruaient en masse pour parier sur le champion qui était à présent à terre, inconscient. Haytham qui avait quitté le ring comme un voleur, se soustrayant aux affres de la victoire aussi attendue que décriée. Joshua qui avait essayé de rejoindre son poulain, avait, malgré sa bonne volonté, dû se résoudre à rebrousser chemin, peinant à se frayer un chemin à travers de cette foule hostile qui commençait déjà à crier à l'injustice. Les poings en l'air, certains étaient même prêts à empoigner leur voisin. Le satyre retrouve « la terre ferme » inquiet de ne pas avoir dévié la fuite d'Haytham. La créature ignorait alors que cet échec allait peut-être coûter cher à son protégé, très cher si l'on chiffre la dette en année.

« -Tu le connais Tamara, pas besoin de poser la question ! » avait-il dit en essayant de se pourvoir d'un calme olympien. Mais il ne pouvait y prétendre tant il était assujetti à des émotions paradoxales. D'une part, il était heureux de revoir son amie d'enfance, d'autre part, il était triste de voir deux armes braquées sur lui. Il avait rêvé de cette confrontation, plus d'une fois, mais jamais il n'aurait imaginé que les choses ne se passent de la sorte. Le regard de Tamara, devenu une femme disons-le, au combien sexy, n'amorçait rien de bon pour la suite. Haytham l'avait compris et savait qu'il allait devoir répondre de ses actes, mais il ne supportait que très difficilement de lire autant de haine dans le regard de celle qu'il avait aimé par le passé. Mais pour l'heure, il tâchait de ne rien laisser paraître, il en valait de sa survie. Il se devait de rester imperturbable, inébranlable, comme on le lui avait appris, mais c'était difficile en de telle circonstance. « -Tam, on peut au moins essayer de discuter non ? » dit-il calmement. Il venait de remarquer quelques tremblements émanant dans la main gauche de son ancienne amie. Était-elle sujet à l'hésitation, lui laisserait-elle le loisir de s'exprimer ? Hay l'ignorait, il était incapable de prévoir les agissements de cette femme qu'il ne connaissait plus.


« -Tam ! » dit-il en la suppliant du regard. La contre-attaque ne se fit pas attendre aussi blessante que pouvait l'être la balle émanant de son 9mn. Haytham serra la mâchoire de plus belle, faisant mine de ne pas être touché par autant de froideur à son égard. « - Je suppose que de dire "désolé" ne serait suffire ? » Marvin, l'informaticien, visiblement gêné par cette entrevue essaya de mettre les voiles pour voguer en des terres un peu moins hostiles, mais c'était sans compter sur l'agent Lond qui lui fit savoir "gentiment" qu'il n'avait pas intérêt à bouger d'ici. Une fois encore, le demi-dieu fut surpris de voir autant de froideur émaner de la jeune femme qu'il n'eut pas le temps d'accoster. En effet, cette dernière, le prenant de revers, pointa l'arme qu'elle tenait dans la main droite et tira à trois reprises sur son ancien ami. Haytham, trahis, la regarda tristement avant de sentir les effets de l'anesthésiant parcourir l'ensemble de son corps. Il commença par tanguer dangereusement et s'écroula happer dans l'inconscience.

Le temps continuait à s'écouler sans qu'Haytham ne s'en rende compte. Happé par l'inconscience, il avait rejoint Morphée dans les tréfonds souterrains de son royaume. Le monde extérieur ne semblait plus avoir aucune emprise sur lui. Au bout milieu d'un champ de ruine encore fumante, il avançait. Le ciel rouge sang était si bas, qu'il donnait l'impression d'être à portée de main. Le fils de Mars, en plein cauchemar, avançait péniblement vers une lumière qu'il ne trouvait pas. Dans le monde extérieur, l'agent Lond, aidait par Marvin, traînait le corps inanimé du demi-dieu jusqu'à l'appartement de l'informaticien. Par chance aujourd'hui, l'ascenseur ne faisait preuve d'aucun caprice, les deux "agents" purent donc s'y faufiler en traînant le demi-dieu, comme on traîne un ami alourdi par l'alcool. Arrivé à l'étage en question, Marvin se précipita vers la porte de son appartement qu'il ouvrit dans la hâte. Toujours au milieu de nulle part, Haytham avançait, se demandant bien ce qu'on était en train de lui faire subir. La réponse ne tarda pas à se faire attendre, prit d'une vive douleur à la tête, le fils de Mars sortit promptement de sa léthargie. Sa vision, encore, trouble ne lui permit pas de savoir où il se trouvait avec exactitude. Une chose est sûre, le propriétaire des lieux n'était pas familier avec le rangement.

« -Hum... » marmona l'Irlandais qui se rendit compte bien rapidement, qu'il était attaché à une chaise face à une Tamara le tenant en jonc avec son arme. Le demi-dieu fronça les sourcils, ménageant sa peine. « -C'est comme ça qu'on salue un vieil ami ? »
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Message# Sujet: Re: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) EmptyMar 30 Juin 2020 - 15:29

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Assise dans l'herbe Eileen Cassidy, tout sourire, observait son fils unique s'amusait avec la petite Tamara Lond. Épées en mains, les deux jeunes encore assujettis à l'insouciance, s'imaginaient en quête d'une nouvelle terre pour leur royaume fictif. Haytham s’accommodait des ordres de Tamara, qui coiffait d'une couronne en carton sur la tête, s'imaginait Reine du royaume fictif qu'elle s'apprêtait à reprendre avec le jeune Irlandais, qui lui s'imaginait pourfendeur de l'injustice, grand chevalier servant avec fidélité sa reine. Ce jeu durait depuis plus d'une heure et malgré le peu d’accessoire dont ils s'étaient parés, les deux enfants savaient faire jouer leur imagination fertile. « -La prochaine fois pense à demander un cheval à ton père ! » lança Haytham sur un air taquin ce à quoi la belle Tamara répondit par son traditionnel tirage de langue. Offusqué, l'apprenti chevalier lui tourna le dos l'espace de quelques secondes avant d'enfin lui faire face, éclatant de rire pour dissiper tout malentendu. Au loin, toujours assise dans l'herbe, la mère d'Haytham se massa les tempes pour amoindrir les effets de la mauvaise nuit qu'elle avait passé la veille. En effet, assailli par un funeste onirisme, elle n'avait pu se résoudre à retrouver Morphée. Elle savait sans en avoir la preuve, que Mars était à l'initiative de « ces visions » devenues familières pour cette pauvre Eileen qui avait ainsi compris qu'il se tramait quelque chose. En effet, le dieu de la guerre, avait l'habitude de faire passer quelques messages via les rêves de son ancienne amante. Le dernier présage était survenu des années plus tôt, au moment où le monstre ravageait la petite maison irlandaise et à présent, c'est l'imposante demeure de style coloniale qui semblait visée. La fuite était à nouveau de rigueur, au grand dam d'Eileen qui savait que cette fois, la tâche serait plus ardue pour convaincre son fils de « partir » . Mais il le fallait, il en valait de leur sécurité, de sa sécurité.

« -Haytham ! » dit-elle en lui faisant signe. Le preux chevalier dû s'excuser auprès de sa reine et se délesta de son épée de bois pour rejoindre en courant sa mère qui lui sourit tristement. « -Mon chéri, il faut qu'on parle ! » Aussitôt, le regard d'Haytham se fit plus lourd et le sourire qu'il affichait jusqu'alors se dissipa progressivement. Le « il faut qu'on parle » ne présageait rien de bon en règle général, il était surtout assujetti à de douloureux souvenirs que l'apprenti demi-dieu aurait préféré effacer de sa mémoire. S'armant de courage, le jeune garçon prit la main de sa mère lui faisant ainsi savoir qu'elle bénéficiait de toute son attention. Eileen prit une grande inspiration et se lança (sans filet)

« -Haytham, il est fort probable qu'il revienne ? »

« -Qui ça ? Mon père ?! » demanda le garçon avec une once d'espoir dans la voix.

« -J'aurais préféré qu'il soit question de ton père, mais ça n'est pas le cas. Mon chéri, je te parle du monstre qui nous a attaqués il y a quelques années. Tu t'en souviens ? » Haytham acquiesça même si ça lui coûtait de devoir le reconnaître. « -Mon chéri j'ai besoin de te demander quelque chose et je veux être sûre que tu m'obéiras. »

« -Tu veux que je te fasse une promesse ?! »

« -Oui c'est ça, une promesse. » Haytham se retourna et regarda Tamara qui l'attendait patiemment en continuant d'arborer sa couronne en carton.

« -Que dois-je faire ? »

« -S'il m'arrive quelque chose, promets-moi de fuir » Haytham offusqué, lâcha aussitôt la main de sa mère qui le regarda avec tristesse. Elle savait que cet arrachement serait plus dur encore que le précédent, car le jeune garçon avait posé les bases de sa vie en ces lieux, elle savait aussi que l'entendre parlait d'un danger dont elle serait la victime, pourrait le mettre hors de lui, mais elle devait le faire, elle devait s'armer de courage et convaincre son fils de ne pas emprunter le funeste dessein vers lequel elle voguait.

« -Mon chéri tu dois partir… »

« ...Pas sans toi maman et pas sans Tamara, je ne peux pas lui faire ça, elle est mon amie. »

« -Je le sais et c'est bien pour ça que je te demande de fuir. »

« -Non je ne ferais pas ça. Et puis il ne va rien arriver. Tu as surement mal compris »

« -Haytham, je sais ce que je dis. Ton père ne m'a jamais induit en erreur. »

« -Il n'a jamais été là et tu es prête à le croire sur parole. »

« -Oui, je suis prête à prendre ce risque. » Haytham le regard sombre, luttait en silence pour que les larmes ne perlent pas sur son visage juvénile, mais ça en était trop, il ne pouvait se résoudre à accepter un tel sacrifice « -Haytham tu comprendras un jour qu'il vaut mieux fuir parfois. Ça n'est pas de la lâcheté, c'est une preuve de courage que de renoncer à ce qui nous tient à cœur pour le préserver. Mon chéri, je sais que c'est difficile, mais en restant tu...nous mettons la vie de Tamara et de ses parents en danger »

« -C'est moi qu'il veut n'est-ce pas ? » Le silence d'Eileen en disait long pour un Haytham dévasté qui devait cependant trouver le courage de ne pas faillir. Et c'est ce qu'il fit, il accepta de tenir la promesse scellée avec sa mère et lorsque cette dernière se sacrifia pour tous les sauver, il se décida à fuir sans se retourner, pensant ainsi éloigner le monstre et préserver la famille Lond. Il se tromper lourdement et paye aujourd'hui le lourd tribut de cette défaite contre la fatalité.

L'eau, oscillant entre le très froid et le pas assez chaud, sortit totalement Haytham de sa léthargie le faisant ainsi quitté péniblement les bras de Morphée. La migraine aussi vicieuse qu'indésirable, le frappa de pleins fouets. Par réflexe, il porta ses mains à ses tempes, un réflexe vite avorté par les menottes et quelques autres attaches qui entravait son corps. Bien sûr un petit coup de colère pouvait régler ces petits soucis, blessant au passage les deux autres protagonistes de la scène. Haytham préféra donc se calmer pour épargner ses nouveaux adversaires. Attirée par les grognements du demi-dieu, la féline Tamara s'empara d'une chaise et arme en main, s'assit face à son ancien ami, qui pour ne rien laissait paraître de son trouble, se permit un peu d'ironie sur l'ancien statut dont il pouvait se prétendre tributaire aux yeux de Tamara. Cette dernière assujettie à la rancœur, ne tarda pas à sonner le glas de la plaisanterie en offrant au fils de Mars tout un soliloque chargé de haine, mettant ainsi le quadra face à ses responsabilités et face à une promesse qu'il avait tenue. « -Bravo quelle verve ! J'en conclu que nous ne sommes plus amis alors ?! » dit-il en prenant soin d'éviter toutes les autres interrogations. Il était piqué dans son orgueil et touché par les paroles blessantes et hostiles de celle à qui il avait conféré tant d'importance par le passé. Puis ne se souciant plus d'elle, il posa son regard sur Marvin qui faisait tache au milieu de cette scène de « retrouvailles »

« -C'est chez vous » lui lança-t-il sans prêter attention à Tamara qui tenait toujours son 9mn avec fermeté. Le pauvre informaticien se retrouvait donc, bien malgré lui, au milieu d'une guerre ouverte, dont l'issue était incertaine à bien des égards. Tamara réitéra sa demande, plus en colère que jamais. Haytham la défia une fois encore, remarquant au passage un détail qui lui avait, jusqu'alors fait défaut. Cette arme contenait des balles en or, le même genre d'armement responsable du massacre des siens quelques semaines plutôt au camp. Confronté à cette réalité qu'il espérait factice, Hay ébranlé, peinait à masquer ses émotions, son regard au moins aussi intense que celui de Tamara, avait déjà commencé à le trahir. « -Tu veux des réponses n'est-ce pas ? Et bien commence par me détacher que l'on ait une vraie conversation. Si tu veux me haïr fais-le, de toute façon, je n’en ai rien à foutre. Moi, j'ai perdu ma mère, ma seule famille, ce jour-là. Putain, je n'arrive pas à croire que nous en soyons là, dans un appart qui mériterait un petit coup de serpillière. » Il se tue l'espace d'un instant observant à nouveau l'arme que son ancienne amie tenait entre ses mains. « -Alors tu fais partit de ce "je ne sais quoi" qui s'est donné pour mission d'anéantir les gens comme moi, car je suppose que tu connais la vérité à présent. Tu étais présente lors du massacre ? Ça t'as plus d'abattre des innocents, des gamins pour la plupart ? Tes parents doivent être si fiers de toi ! » Lança-t-il avec amertume.
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Message# Sujet: Re: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) EmptyMar 30 Juin 2020 - 15:31

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La colère, incontestablement l'un des pires péchés capitaux. Elle est au moins aussi vorace que l'envie, aussi mauvaise que la gourmandise, aussi dépravante que la luxure quand on y succombe. Mais elle brille face à la morne paresse, sans pour autant rivaliser face à l'orgueil qui a ébranlé bien des hommes par le passé. Haytham, qui était loin d'être un homme « normal » avait succombé à chacun de ces pêchers proscrits par la morale des hommes. Mais c'est à la colère qui louait une fidélité sans faille. Depuis qu'il était en âge de comprendre une vérité qui échappait à bien des mortels, le demi-dieu avait offert à dame Colère, une place de choix dans sa vie. Les années passantes, elle se fit plus imposante, devenant une compagne d'infortune. Bien sûr au vu de ses capacités, l'Irlandais se devait de modérer cette colère qui non-contrôlée, le ferait exploser comme un volcan. Il est évident qu'en se laissant aller de la sorte, il donnerait raison à ses détracteurs humains qui à n'en pas douter, ne lui ferait aucun cadeau. Alors si parfois cette colère flirtait avec le danger d'un « non-retour en arrière », il arrivait en général qu'elle revête des intensités moindres, flirtant ainsi avec la rancœur et l'amertume. Elle se faisait plus douce en apparence, mais telle l'eau qui dort, le demi-dieu devait s'en méfier. Aujourd'hui encore la colère le menaçait et ça n'est pas l'attitude haineuse de son ancienne amie qui contribuerait à éteindre l'incendie qui le rongeait de l'intérieur.

La menace était réelle à présent et même s'il ignorait tout des ambitions de Tamara, il savait, il était même quasi-sûr qu'elle œuvrait pour le groupe responsable des massacres survenus dans les colonies grecques et romaines. Sa mâchoire se crispa davantage face à un tel constat, il regarda même Marvin qui cherchait, par son silence, à se faire le plus discret possible. Et dire que le demi-dieu avait éprouvé, l'espace d'un court instant, de l'empathie à son égard, chose qui ne lui arrivait que très rarement. Une fois encore, l'être humain par son intolérance et son désir inassouvi de supériorité, avait déçu le jeune demi-dieu. « -Vous aussi ?! » lança t-il à Marvin, d'une voix qui ne cachait que très difficilement sa déception. « -Vous me colliez au train la dernière fois, en mission immersion je suppose ! Ça vous a plus, vous avez appris suffisamment de choses sur moi ? » Exaspéré il l'était, tandis que le pauvre Marvin avec sa tasse, semblait s'offusquait d'être ainsi pris à partit par « son invité » toujours fermement entravé par ses quelques liens. Son regard noir chercha à nouveau celui de son ancienne amie, laissant présagé l'inévitable affrontement. « -Arrête de faire de moi le méchant de l'histoire Tamara, tu es désormais mal placé pour me juger. » Son regard accrochait celui de la belle brune, qui pour se faire menaçante envahit l'espace intime du demi-dieu, en se rapprocha de lui. C'était surement une technique d'intimidation qui avait fait ses preuves auprès de la gente masculine, mais Haytham ne cillait pas, il restait presque inébranlable, du-moins jusqu'à ce qu'il évoque un sujet « épineux » la disparition de sa mère. Il ne se passait pas un jour sans qu'il n'y pense, s'alourdissant ainsi de culpabilité. Il aurait dû la sauver, l'empêcher de commettre l'acte suprême du sacrifice. Lui, le fils du dieu de la guerre, aurait dû livrer bataille contre l'infâme créature et la terrasser. C'était son devoir, le sacrifice aussi relevait, à son sens, de ses fonctions héroïques. Il aurait dû mourir cette nuit-là, il l'aurait accepté si cet acte avait suffi pour épargner sa mère, mais il ne put s'y résoudre, car la fatalité avait une fois encore frappée emportant avec elle des vies et des espoirs. « - De quoi tu parles ?! Ta mère est en vie la mienne non. » dit-il avec colère. Avant que la conversation ne prenne une tournure un peu plus personnelle, Tamara, soucieuse de préserver sa vie privée, congédia Marvin avant d'à nouveau étayer la proximité avec Haytham toujours légèrement déboussolé par le demi-aveu de Tam. Ainsi, sa mère avait-elle aussi subit l'attaque du monstre venu expressément pour lui ? Que c'était-il donc passé ? Devait-il s'attendre au pire ? Serait-il coupable, plus qu'il ne l'était à présent ? L'agent de terrain reprit sa place sur la chaise qu'elle avait disposé face au captif, son regard resté encore et toujours chargé de colère, alors que celui d'Haytham laissait paraître une incertitude. Il ne faisait plus le fier à présent.

Toujours fermement attaché, Haytham vivait de pénibles retrouvailles, le flot constant de rancœur émanant de Tamara, lui vrillait l'esprit et le cœur. Lui qui pensait avoir réussi à amoindrir sa culpabilité, revivait à nouveau, par le biais de ses souvenirs, les heures les plus sombres de son existence. Le visage sans vie de sa mère ne le quittait plus, ni la peur qui l'avait presque paralysé au moment où la créature a perforé l'abdomen d'Eileen. Puis vient à nouveau la colère, une haine féroce qu'il voue à Mars qu'il tient pour responsable de tous ses malheurs. Tellement de maux l'assaillent à présent et tel Atlas qui porte le poids du monde sur ses épaules de titan, Hay doit consentir à accepter ce passé, à taire sa colère. À court de mots, il commence à observer les lieux, se cherchant ainsi une excuse pour fuir le regard inquisiteur de Tamara. Jamais encore le fils de Mars n'avait vu pareilles décorations, ni autant de couleurs sur un livre. Il se sentait de trop dans cet antre de la pop culture. Lui qui avait passé une décennie entière dans la légion, avait laissé le temps s'écoulait, emportant avec lui toutes les innovations inhérentes à son époque. Isolé de tout ça, le jeune demi-dieu n'avait pas assisté à l'avènement des grandes sagas telles que Star Wars entre autres. Il était complètement en marge de tout ce qui pouvait constituer une faille dans la carapace de l'Irlandais, qui peinait, au vu de son manque de culture à totalement s'adapter. Malgré tout, il faisait bonne figure et essayait de rattraper son retard. Pour preuve, l'achat d'un ordinateur, d'une connexion internet, ainsi que son nouvel appartement dans lequel trônait entre autre, un frigo dernier cris, la machine à faire des cafés d'exception, la télé écran plat incurvé, le home cinéma. Hay n'était pas un flambeur, il voulait juste s'instruire, s'imprégner de cette nouvelle culture et de toutes ses innovations. Bref, rattraper le temps perdu, de ce point de vue, car il est un domaine dans lequel le temps perdu, ne se rattrape pus.

« - On dirait que le temps n'a pas joué à ma faveur. Sache pour ta gouverne, que je ne t'ai pas vraiment menti. Tu as toujours senti que j'étais spécial et je n'ai jamais cherché à te dire le contraire. Tu n'étais qu'une enfant, tu n'aurais pas comprit cette belle vérité que tu me réclames à présent. Moi-même je peinais à comprendre. Mais maintenant, je vois que tu as rattrapé ton retard. C'est bien, je suis content pour toi ! » L'amertume et l'ironie étaient de mise dans ses paroles. Haytham se savait coupable, mais s'en dédouané, car il pensait avoir bien agis en gardant son secret. Dans le fond, le jeune garçon qu'il était à l'époque, voulait plus que tout, protéger la petite fille qu'elle n'est plus à présent. Mais le passé n'appartient qu'au passé et le raviver de la sorte, c'est prendre le risque de laisser paraître des émotions qui face à l'ennemi, sont une faiblesse. Tamara était donc ainsi passé sous l'égide d'un autre statut, la faisant ainsi passer de l'amie à l'ennemie et de ce fait, l'Irlandais avait décidé de ne plus la ménager, ni prendre des pincettes avec elle, malgré l'once de regret qui venait de paraître à l'évocation des massacres. « -Tu veux parler de monstre, regarde-toi dans un miroir ! » Ça et la réplique suivante eurent raison de la patience de la brune qui s'approcha et assena une gifle monumentale au prisonnier qui ne s'y attendait pas vu l'expression de son visage. Le coup fut tellement puissant qu'il en entailla la lèvre inférieure du demi-dieu qui passa sa langue sur l'entaille et goûta son propre sang. Il posa ensuite son regard chocolaté sur la brune, ne manquant pas de lui faire savoir à quel point elle le dégouté à présent. Mais ce sentiment ne perdura pas suite à la réplique avortée de l'agent Lond. Haytham fronça les sourcils, avait-il bien entendu ? « -Ta mère a perdu la raison ? Je l'ignorais » Tu l'aurais su si tu n'avais pas fuis se dit-il pour lui. Tamara toujours sur la défensive, avait cependant opté pour un timbre de voix un peu moins agressif, atténuant le sentiment de culpabilité d'Haytham qui en plus d'être navré, se sentait impuissant face à cet(te) (requête) ordre. « - Je suis désolé pour ta mère, vraiment. J'imagine à quel point c'est difficile. Mais si j'accepte de t'aider, je dois avoir des garantis, entre autre l'assurance que tu me libéreras. Et ne t'avise pas de me menacer, c'est un conseil que tu dois prendre en considération. Et pour finir, j'aimerais qu'on s'en tienne là. Je coopère et c'est tout. Je n'ai pas envie de répondre à tes questions, car le passé appartient au passé point. D'autant plus que nous ne sommes plus des enfants et encore moins des amis. Maintenant détache-moi ! »
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Haytham Cassidy
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Message# Sujet: Re: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) EmptyMar 30 Juin 2020 - 15:32

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Non, il est évident que le demi-dieu ne voulait se trouver ici, encore moins saucissonné de la sorte. Un être aux mœurs dissolues se serait surement réjouit d'être ainsi traité, mais pas l'Irlandais. Il aurait dû sortir s'amuser et fêter sa victoire en charmante compagnie. Il aurait dû recevoir son pactole congratuler par son camarade. Pourquoi la fatalité avait-elle encore décidé de s'en mêler ? Pourquoi, pourquoi ? La question était répétitive, au même titre que l'absence de réponse.

« -Peut-être aurais-je dû faire une offrande à Mr D pour m'éviter autant de contrariété » marmonna-t-il entre ses deux. Tamara visiblement pourvue d'un tout autre sens de l'humour, n'esquissa pas l'ombre d'un sourire. L'ambiance restait aussi tendue que l'arc bandé d'Hercule, lorsque jadis, il affrontait le lion de Némée. Haytham affecté par ses retrouvailles inespérées, tâchait malgré tout de se blinder pour que rien ne paraisse au regard de Tamara, qui par le passé, était capable de lire en lui comme on lit dans un livre ouvert. D'ailleurs elle en jouait et se prétendait affublée « d'un super pouvoir » qui lui permettait de desceller le moindre mensonge. Une faculté peu efficace sauf lorsqu'il était question d'un certain Haytham, qui peinait à mentir en sa compagnie. Aujourd'hui les choses avaient bien changé et les deux amis d'autrefois s'opposaient à présent en tout point.

Pour se défaire de l'hostilité irradiant de l'agent de terrain, le demi-dieu reporta donc son attention sur l'informaticien qui restait en retrait pour étayer son invisibilité… en vain. Haytham l'apostropha donc faussement déçu. Marvin qui cherchait à se faire oublier, venait d'être rappelé à l'ordre et se devait de répondre à cet affront. Et il le fit presque en bonne et due forme, reprenant chaque terme un à un, comme l'on démonte les arguments de la partie adverse lors d'un grand procès. Un discours de précision qui dans la bouche de l'information avait autant d'effet qu'un pétard mouillé auprès d'un demi-dieu septique qui ne tarda pas à répondre à son tour : « - Peu importe le terme, le résultat est le même, vous m'avez suivi et ne prenez pas cet air avec moi petit blondinet. Quant au reste de cette péripétie, laissez-moi vous dire qu'aux dernières nouvelles, je ne suis pourvu d'un troisième œil et de ce fait je ne pouvais prévoir que des mangeurs de pattes, légèrement à cran, dégommeraient ma porte. D'ailleurs je pense que maintenant ils réfléchiront à deux fois avant de défoncer une porte ! Mais ça n'est pas la question ! »

Tamara légèrement exclue de cette soudaine entrevue, manifesta l'envie quasi-irrépressible de se faire entendre en arborant une expression de surprise non feinte. Puis pour mettre des mots sur la surprise, elle s'adressa directement à son collègue, laissant paraître aux yeux d'Haytham, un manque évident de communication entre les deux confrères. Cette fois le demi-dieu préféra rester silencieux pour s'extirper de cette ingérence à venir. Ainsi l'informaticien avait agi seul, intéressant, inconscient également, du mois l'on peut le penser si on ne connaît pas Haytham qui malgré le caractère belliqueux de son père, se veut « un peu » plus pacifique, du moins dans certaines situations. Avant que la situation ne s'envenime, Tamara ordonna à Marvin de partir avant de lui demander « poliment » de foutre le camp. Elle voulait le face à face, la confrontation, tout ce qu'Haytham cherchait à tout prix à éviter. Le pauvre informaticien, bien que sympathique, ne faisant pas le poids question charisme, due se résoudre à mettre les voiles. Mais avant de quitter la scène, il sortit avec les honneurs. Haytham qui avait travaillé sur sa culture depuis leur première rencontre lui lança :

« -Ray, la prochaine fois qu'on te demande si tu es un dieu, tu réponds OUI ! » Réplique évidente émanant d'une référence tout aussi évidente pour le geek qu'est Marvin. Hay espérait ne pas être tombé à côté, au risque de passer pour un idiot. Marvin quitta donc les lieux, laissant les deux amis d'autrefois face à face « -Je peux davantage me concentrer sur la personne qui a le flingue à présent » dit-il avec ironie. Cette façon de faire mettait en exergue l'envie plus qu'évidente de fuir les erreurs irrattrapables du passé. Peut-être même que l'ironie dont il faisait preuve, le protégerait du surplus d'émotion qui menaçait de lui faire perdre pied après tant d'année de contrôle. Le regard de Tamara, indicateur de rancune, le somma de sortir de ses pensées. Il ne pouvait pas s'enfuir, du moins pas sans prendre le risque de subir le courroux de son amie. A cela venait s'ajouter une mystérieuse force qui le maintenait fixé à cette chaise. Il voulait savoir ce qui était arrivé après sa fuite, prenant ainsi le risque de se faire du mal, de continuer à porter une culpabilité de plus en plus lourde. Fini de rire ! Les hostilités rancunières reprirent de plus belle, sauf que l'aveu de Tamara avait tellement ébranlé le demi-dieu qu'il peinait à trouver ses mots.

« - Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu m'aimais ? » C'était tellement évident qu'il n'avait rien vu venir. Cette fois l'agent de terrain avait emporté la manche, le demi-dieu ne savait plus quoi dire. Cet aveu venait de remettre tout en question. Lui-même l'avait aimé, mais ignorant si la réciprocité était de mise, il s'était tue durant toutes ces années. Reprends toi Cassidy, le passé appartient au passé, tu ne dois pas faillir… se disait-il pour reprendre le dessus. Il ne devait pas laisser les émotions défaire cette carapace qu'il avait bâti pour se protéger du monde extérieur, il était primordial qu'il fasse comme s'il n'avait rien entendu, c'était plus facile ainsi. « -Le passé appartient au passé. » déclara t-il pour clore le débat. Il usa une fois encore de sarcasme et n'hésita pas à la traiter de monstre en référence aux massacres perpétrés dans les deux colonies quelques mois auparavant. Mais la rage n'y était plus, la rancœur perdurait quant à elle, mais avec moins d'intensité. Il n'échappa cependant pas à la gifle, qu'il avait mérité à force de pousser la jeune femme. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'y était pas aller de main morte. En effet un léger filet de sang émanait à présent d'une petite entaille sur la lèvre inférieure du demi-dieu, qui s'il avait été confronté à une autre personne, serait sorti de ses gongs. Il se contenta de passer le bout de sa langue et grimaça lorsque sa salive vint se poser sur l'entaille fraichement ouverte. Il posa ensuite son regard intense sur la brune et comprit qu'elle regrettait son geste. Il restait peut-être un peu d'espoir. Haytham ne pouvait continuer à jouer les salauds, il n'avait pas le droit de lui faire subir ça après toutes ces années. Tamara malgré ses mauvais choix, méritait un peu plus de considération. Après réflexion, le fils de Mars accepta donc de l'aider, sans omettre de poser ses conditions pour assurer sa propre sécurité au préalable. Il devait avoir la certitude d'être relâché après avoir coopéré, pas de course poursuite, ni de piège tels étaient ses exigences. L'agent Lond qui n'avait pas d'autres alternatives se devait d'accepter les doléances de son ancien ami.

« - Bien, je suis ravi de voir que tu puisses faire preuve de bon sens. » La guerrière baissa les armes et s'approcha encore plus du demi-dieu pour capter son regard et lui faire comprendre qu'elle espérait ne pas regretter son choix. La rancune était évidente, presque autant que l'amertume. Haytham resta silencieux, laissant Tamara le délester de tous ses liens. Il attendait le bon moment pour rétorquer. « -Toutes ces prédispositions étaient inutiles, j'aurai pu facilement m'en défaire. Voilà la preuve futile mais incontestable, que tu peux me faire confiance. » avoua t'il en se redressant. Il la dominé très largement avec son mètre quatre-vingt dix. Mais ça n'est pas l'imposante taille du demi-dieu qui attira l'attention de la jeune femme qui observait son interlocuteur de la tête aux pieds.


« -Quoi ? » dit-il en se massant les poignets. Elle lui fit savoir qu'il lui fallait d'autres fringues. Au vu de la visite qu'il s'apprêtait à réaliser, Haytham ne pouvait s'offusquer. «-Excuse-moi, mais si j'avais su que j'allais tomber sur toi, je me serais mieux vêtu » L'ironie était cette fois moins acerbe, le demi-dieu esquissa même un semblant de sourire. Les deux anciens amis prirent dont la direction de la chambre du propriétaire « -Attends, tu veux que je me fringue comme lui ? Tu plaisantes ? (silence et regard réprobateur) Non tu es vraiment sérieuse. J'aurais dû me taire. » Tamara à la tête de l'expédition, ouvrir l'imposante armoire dans laquelle se trouvait les habits disons le « colorés » de l'information. Haytham toujours septique, croisait les bras et attendait que le supplice prenne fin. « -Bon alors à quoi vais-je avoir le droit ? » lança t'il suspicieux lorsqu'il fit la chemise blanche à peine potable et le pantalon gris que la jeune femme lui tendit. « -Et avec ça je serais plus potable, sérieux ? Tu ne réponds pas j'en déduis que c'est sérieux. Merci quand même » Tamara le laissa seul, il enfila la chemise par-dessus son débardeur et retira son pantalon pour enfiler celui qu'il tenait entre les mains. Une fois prêt, il retrouva la belle brune et ils purent enfin mettre les voiles. Mais quelle ne fut pas la surprise du demi-dieu en voyant le couloir. Non c'est pas possible, c'est mon immeuble et mon palier. Il se garda de le faire savoir pour s'éviter des ennuis.

« -Tu n'es pas obligé de me tenir comme ça, je ne vais pas m'enfuir » Il retira son bras en entrant dans l'ascenseur. Arrivant au rez-de-chaussée, ils croisèrent la route de Marvin, Tam continuait à garder son emprise sur Haytham malgré sa demande. Ils ne s'attardèrent pas et rejoignirent la voiture. Haytham monta sans grande motivation dans la Berline, tandis que Tamara verrouilla les portes et lui fit savoir qu'il devait s'attacher.

« -Bonjour la confiance et merci du conseil » A peine eut-il le temps de dire "ouf" que la voiture démarra à toute allure, provoquant la surprise du jeune homme qui ne s'attendait pas à une conduite aussi sportive.

« -Je n'étais pas d'accord sur un point, Haytham. Je veux vraiment avoir des réponses. »

« - Tu veux des réponses ? Ok et bien sache qu'il n'y a pas un jour où je m'en suis voulu et je m'en veux encore plus maintenant que je sais ce qui est arrivé à ta mère. J'aimerais te dire que je n'ai pas eu le choix, mais c'est faux. Je suis parti comme un lâche point, la conversation s'arrête là ! »
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Message# Sujet: Re: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) EmptyMar 30 Juin 2020 - 15:34

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Une fois détaché, Haytham pouvait dans une certaine logique jouir d’une liberté tout aussi certaine. Mais tout est relatif, encore plus avec une femme qui nourrit à votre égard, une rancœur vieille de presque trente ans. Devait-il cependant lui en vouloir d’être aussi hargneuse à son égard ? La réponse est non, malgré le petit pincement au cœur qu’il essaie d’amoindrir en aboyant au moins aussi fort que l’agent de terrain. C’était aussi sa façon à lui de ne pas s’attendrir suite au récit qu’elle venait de lui servir, mais plus encore, c'était sa façon à lui d'entretenir la haine éprouvée à son égard. Remplir le rôle du salaud était une nécessité présentement. Lui qui ne voulait pas étayer de liens affectifs avec une femme, qui plus est CETTE femme, commençait à se convaincre de la réelle nécessité d’être un salaud. Naïvement, il espérait moins souffrir, car oui aussi fou que cela puisse paraître Haytham Cassidy souffre lui aussi de ces 28 années de silence, mais dans son intérêt, il se garde de laisser ses sentiments le corrompre.


Ça n’est pas un coup, pas deux, pas trois, c’est une avalanche de coups qui tombent sur le jeune homme de 17 ans. Son précepteur, un grand guerrier, lui-même fils de Mars ne lui épargne rien. Le jeune Irlandais qui avait rejoint la colonie depuis presque deux ans, subissait encore la rudesse de l’éducation que l'on imposait aux jeunes demi-dieux. À l’époque, la patience des précepteurs étaient au moins aussi relative que la survie des jeunes face aux créatures mythologiques. Hay se savait chanceux d’avoir survécu à l’une de leurs attaques, sa mère n’avait en revanche pas eu la même chance. D’ailleurs, il n’était pas rare qu’une fois la nuit tombée, les larmes perlent sur ses joues en pensant à tous ceux qui lui avaient été enlevés en l’espace d’une seule nuit. « - Les faibles pleurs Cassidy » hurla le précepteur tout en déséquilibrant le jeune garçon. Autour de l’arène improvisée, se tenait d’autres jeunes recrues qui observaient Haytham se faire méchamment corriger. Haytham tentait de parer les coups, mais son agilité au moins aussi inexistante que son envie de combattre, le desservait encore et toujours « Jamais, tu n’y arriveras ! Minable et faible voilà l’image que les autres vont garder d’un fils de Mars. Quelle honte ! » Il y a des mots qui vous marquent, certains vous anéantissent par leur portée, d'autre ne font que vous rendre encore plus fort. Cette phrase marqua le fils de Mars au moins autant que la promesse faite à sa mère, avant que le monstre ne vienne mettre un terme à leur paisible existence. Ce fut son premier véritable contact avec la colère, ce fut aussi la dernière fois qu'il laissa quelqu'un l'insulter de la sorte.

Les larmes cessèrent de couler sur son visage encore pourvu de quelques traits juvéniles à l'époque. Le petit gringalet qu'il était en arrivant, cessa d'exister progressivement pour laisser place à une véritable machine de guerre. Haytham était incontestablement de ceux que l'on désigne avec fierté pour parler des meilleurs. Sans sentiment, il exécutait les tâches qui lui étaient incombées, sans hésitation, il répondait aux ordres qui lui étaient imposés. Au fil du temps et des coups, le fils de Mars était devenu un vrai petit soldat, qui avait cessé de pigner comme un enfant pour essuyer les coups comme un homme. Les dix années qu'il passa au sein de la Légion lui permirent d'achever sa formation, mais ne gommèrent pas les failles d'un enfant devenu trop rapidement un homme. La culpabilité n'avait de cesse de tarauder son esprit tout comme le regard de cette petite fille qu'il avait quitté sans un mot et que le temps avait jusqu'alors éloigné de sa mémoire. Il n'avait de cesse de se demander ce que devenait Tamara, cette question l'obsédait à tel point qu'un jour de septembre en 2005, il prit un billet pour la Nouvelle-Orléans. Alea Jacta Est ! Non, une fois encore la fatalité pernicieuse à souhait, contrecarra les plans de l'Irlandais. L'ouragan Katrina avait frappé de pleins fouets la Nouvelle-Orléans ébranlant la vie de milliers de personnes et si cette tempête incita encore plus l'Irlandais à prendre cet avion, d'autre engagement le retinrent sur terre. L'armée américaine qu'il avait rejointe après les attentats du 11 septembre, le rappela à l'ordre et c'est ainsi que soldat de deuxième classe Cassidy quitta l'Amérique pour le Moyen-Orient.

Les mois s'écoulèrent, le pays ravagé par la guerre et détruit à petit feu par le terrorisme, était au moins aussi mortel que les jeux d'un Hunger Games. Au cœur de l'action, Haytham et ses compagnons, devaient survivre pour maintenir la paix. Mais la plupart du temps, confrontés aux ingérences, les soldats n'avaient nul autre solution que de tuer. "-C'est ça ou être tué" telle était la funeste devise. Haytham en comprit le sens, lorsqu'à son tour, il dut tuer pour survivre. Thanatos qui planait encore au-dessus de la tête du fils de Mars, étaya d'avantage la culpabilité du jeune Irlandais qui ne voulait pas mourir sans s'être acquitté de ses erreurs.
« Chère Tamara, je sais que le temps a passé, que tu as toutes les raisons du monde de m'en vouloir. J'ai failli, je n'ai pas su être l'ami que tu méritais d'avoir, je n'ai même pas dû te protéger … » Tels furent les premiers mots, écrit dans un hôpital de fortune où il se faisait soigner suite à l'attaque kamikazes. Jamais il n'acheva cette lettre qui était destinée à la seule femme qu'il avait aimée. Jamais il n'en trouva la force. En rentrant sur ses terres adoptives, le jeune homme ravagé par les affres de la guerre et alourdi par la culpabilité d'avoir opté la vie à un enfant, sombra totalement et pour ne plus penser à tout ça et plus particulièrement à son passé, il se mit à boire jusqu'à n'être qu'un déchet...

En pénétrant l'ascenseur, il reconnut son couloir et en reconnaissant son couloir, il reconnut sa porte. Ainsi, Marvin le geek, le mangeur de Pez et fan de films et de t-shirt has been, vivait en face de chez lui. Haytham qui tenait à sa nouvelle et relative liberté, passa cette information sous silence. D'ailleurs, il même resta silencieux jusqu'à l'arrivée au rez-de-chaussée. Avant de disparaître, il se permit de lancer un dernier regard à son voisin, qui ignorait cet état de fait. L’Irlandais se savait à présent détenteur d'une carte qu'il saurait utiliser à l'avenir. Les deux anciens amis quittèrent donc les lieux pour rejoindre la Berline où sous peu, les hostilités allaient reprendre. Tamara championne toute catégorie magnait les répliques acerbes, autant qu'elle magnait la conduite sportive, au grand dam de demi dieu qui se demandait s'il arriverait vivant à l'hôpital. La première pique lancée, Haytham prit sur lui pour ne pas répondre, mais la belle brune avait visé juste. De ce fait, elle avait raison de ne pas avoir confiance, puisqu'il l'avait abandonné elle qui "aurait tout donné pour lui".

« -Si tu veux qu'on arrive en vie, ralentit ! Et si tu veux que je coopère sois moins hargneuse, je t'en serais reconnaissant. » dit-il avec patience malgré la conduite dangereuse de la jeune femme peu résolue à lui donner raison. Les feux se suivirent et furent tous grillés sans exception, les virages furent, quant à eux, abordés avec une maîtrise déconcertante malgré la relative difficulté qui est plus accroît par la vitesse. Une telle conduite nécessitait une grande concentration, sauf pour Tamara Lond qui continuait à demander des réponses. Haytham peu loquace, accepta néanmoins quelques confessions sans entrer dans les détails aux risques de perdre le contrôle et faillir. Ainsi, il avoua ses regrets avec sincérité, mais assuma son choix et se contenta d'accepter sans broncher le statut de lâche avant de clore définitivement la conversation. La réaction de Tamara fut à la hauteur de sa colère. D'un geste brusque, elle actionna la pédale de frein alors qu'elle était encore en pleine vitesse. Les pneus crissèrent sur plusieurs mètres, avant que le véhicule ne s'immobilise totalement. Le demi-dieu, bouche entrouverte, lança un regard noir à Tamara « -Mais ça ne va pas ? Tu es complètement dingue ma parole ! » lança t'il en colère, mais ça n'était rien comparé à Tamara qui fulminait sur place. Ses yeux, malgré l'obscurité, brillaient de toute leur intensité, l'orage était tout proche ...

Tam plus en colère que jamais, reprit les hostilités et culpabilisa une fois encore, son ancien ami, qui lui-même commençait à perdre patience. "-Arrête avec ça. Je viens de te le dire, le passé appartient au passé" Mâchoire serrée, il y croyait à peine et un petit rire nerveux se fit entendre. Tamara avait-elle pété un câble ? La question pouvait se poser suite à la nouvelle accélération entreprit par la jeune femme faisant ainsi repartit le véhicule à pleine vitesse. Haytham s'accrochait comme il pouvait, mais il était bien loin de se douter de ce qui l'attentait. La voix tremblante, le regard fixé sur la route, Tamara livra un monologue qui attisa la colère de l'Irlandais, une colère vite balayée par des émotions enfouis depuis tellement d'années. À son tour, il prit la parole lui-même pourvut d'une voix tremblante. Sa belle confiance s'était envolée aussi haut, que son désir de provocation.


« -Tu veux que je te dise quoi ? Que je suis un sale con d'égoïste ? Que tu as raison de me haïr parce que c'est tout ce que je mérite ? Depuis 27 ans, je peine à me regarder dans le miroir tant j'ai honte de ce que j'ai fait. Mais je ne pouvais pas me dégonfler et me démettre de cette putain de promesse à la con faite à ma mère. » Il se tue l'espace de quelques secondes et se frotta le visage avant de reprendre ses confessions. « -Je ...j'étais perdu, j'avais peur, mais je devais partir parce que c'est ce que ma mère m'avait fait promettre si elle venait à disparaître. J'étais un gamin, je ne pensais pas que... que le lendemain cette putain de créature à la con serait là et qu'elle foutraient nos vies en l'air. » Il se tue à nouveau et serra la mâchoire. « - Tu crois que tu es la seule à avoir vécu l'enfer. J'ai perdu mon innocence et en me rendant à la colonie des Romains, j'ai perdu mon humanité. Pour survivre à cette formation à la con, j'ai dû m'endurcir, tu vois ! Ne plus pleurer la nuit, prendre des coups dans la gueule. J'ai même fini par t'oublier, parce que c'était plus facile d'être un animal dressé qu'un être humain blessé. Quand j'ai fini ma formation auprès de la Légion, j'ai recommencé à faire des cauchemars, à entendre ta voix, à sentir ton regard. Je me sentais tellement coupable que je rêvais de m'arracher le cœur, pour ne plus avoir à ressentir tout ça. En 2005, en septembre, j'ai pris mon billet d'avion pour retourner à la Nouvelle-Orléans et te souhaiter un joyeux anniversaire, mais Katrina est passée avant moi et l'Armée m'a rappelé à l'ordre. J'ai passé des mois au Moyen-Orient, j'ai vu tellement de choses atroces, j'ai même frôlé la mort. Et j'ai compris, que je ne voulais pas partir avec des regrets. Alors j'ai essayé de t'écrire, mais je n'y suis pas parvenu. Je me sentais tellement coupable que rien ne sortait. Tellement coupable que je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de boire encore et encore pour oublier la guerre, ce gamin que j'ai tué, ma mère, mon enfoiré de père et toi encore et toujours. Je suis tellement désolé Tamara... Tu étais la seule personne qui comptait pour moi, l'être le plus important dans ma vie et j'ai tout gâché. A présent, je ne peux refuser de t'aider. Je vais parler à ta mère, tout lui dire. Je vais lui prouver qu'elle n'est pas folle. Je vais te la ramener, je peux essayer de te le promettre, ensuite une fois que tout rentrera dans l'ordre, je m'en irai définitivement. » Il baissa la tête, retira sa ceinture et attendit que la voiture s'arrête, pour ensuite quitter le véhicule. Il se sentait mal, mais moins coupable...
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Haytham Cassidy
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Message# Sujet: Re: (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara)   (3) Ô douces retrouvailles (Marvin & Tamara) EmptyMar 30 Juin 2020 - 15:36

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Parfois, les retrouvailles sont douces, parfois, elles sont amères, il arrive aussi qu’elles soient douloureuses… Pourtant, dieu seul sait à quel point Haytham avait espéré pourvoir vivre ces retrouvailles. Ils ne les attendaient plus, mais se permettait, lorsqu’il vivait de sombres instants, d’émettre l’espoir qu’elles soient douces que le sourire de Tamara irradie un cœur plongé dans les ténèbres, que leur étreinte dure des heures, que le temps s’arrête, que le passé cesse d’obstruer ce moment magique. Pas un jour ne s’était écoulé, sans que le prénom de Tamara ne résonne dans ses pensées, dans sa tête et dans son cœur. Et comme sa vie était peuplée de malheurs, il s’y accrochait comme un naufragé s’accroche à sa bouée pour survivre. Survivre, voilà ce qu'il faisait depuis tant d'années, omettant délibérément de vivre, comme si ce petit garçon qu'il avait été trente ans auparavant, était mort. D'ailleurs, le reflet du miroir ne laissait paraître qu'un être rongé par bien des maux, une espèce de coquille vide... La perte avait occulté l'innocence et la Mort, la vie. Alors même s'il rêvait sans cesse de ses retrouvailles, n'étant pas naïf, il savait, puisqu'il était mort de l'intérieur, qu'elles ne seraient ni douces, ni amères, mais belles est bien douloureuses.

La voiture ne roulait plus, réduisant considérablement le risque d'accident. Le calme était à présent au centre d'une discussion qui n'était plus. Chacun avait semblerait-il, atteint le point de nous retour. Haytham sentait son cœur battre plus rapidement qu'à l'accoutumer. Il savait sans se l'avouer que cette augmentation du rythme cardiaque n'était pas inhérente à la conduite virile de Tamara, mais bel et bien à ses confessions. Il se sentait léger et lourd à la fois, triste, abattu et tel l'enfant qu'il n'était plus, il avait envie de verser une larme, mais son esprit encore sous l'effet de l'endoctrinement divin, le préservait de cette faiblesse. En revanche, il ne le préservait pas de la boule au ventre, de la mâchoire serrée et de la gorge aussi sèche que du papier de verre. Dans la tête du demi-dieu, les images qu'il pensait avoir définitivement inhibées de son esprit, reprenaient vie. Les odeurs, les sons tout remonta. Il s'imprégna de chaque détail, de chaque couleur, il revoyait les imposantes étendues verdoyantes dans lesquelles il aimait à se perdre avec Tam, il entendait ces quelques notes de jazz émanant de la platine que Madame Lond aimait à faire tourner les soirs d'été pour transmettre à Eileen sa passion de la musique. Il sentait l'odeur du jambalaya et du combo que préparait l'une des jeunes domestiques de la demeure. Plus rien ne lui échappait à présent, mais plus encore, il se souvenait de cette odeur de poudre précédent l'arrivée d'une tempête. Il percevait l'intensité de ce rouge sanguinaire qui avait entaché l'allée de la demeure des Lond. L'odeur du sang, de la Mort... Il ferma les yeux, l'espace d'un instant. Tam continuait à se terrer dans le silence, elle regardait son interlocuteur alors que ce dernier semblait observé le néon qui se reflétait dans les nombreuses flaques d'eau leur faisait face. Les secondes s'écoulèrent sans que ni l'un ni l'autre n'ose briser le silence, si Haytham jugé en avoir trop dit et préférait se taire, Tamara manqué de mot et n'avait de ce fait pas d'autre alternative que de la mettre en veilleuse. Un silence anecdotique pour le fils de Mars, qui grâce à son ouïe surdéveloppée, pouvait entendre la cadence énergétique émise par les battements du cœur de celle qui lui causait bien des troubles.

Un soupir, puis un regard posé sur l'objet de tant de rancœur, cette fois se fut Tamara qui mit un terme à ce silence de plus en plus pendante. Elle se contenta de demander "un peu de temps pour encaisser", mais c'est bel et bien Haytham, qui suite à cette "petite" réplique, due encaisser. Légèrement déçu de s'être livré "en vain", il préféra fuir le regard de l'agent de terrain et se contenta d'un : « -Oui, bien sûr » auquel il y croyait à peine, mais ses ressentiments n'étaient et ne devaient venir obstruer ce pourquoi il était là à présent. Tam déverrouilla les deux portières et fit savoir à son acolyte, qu'il leur restait peu de temps avant l'annonce officielle de la fin des visites pour aujourd'hui. Dans une quasi-synchronicité, les deux protagonistes sortirent de la Berline noire. « -Je suppose que tu as un plan ? » lança t'il avec froideur comme pour remettre à nouveau de la distance entre eux. Mais l'initiative de Tam, le désarçonna légèrement et lui fit oublier cette tentative d'éloignement qui lui était désormais impossible. En effet, la main de la jeune femme venait, sans consultation au préalable, de se glisser dans celle de l'Irlandais certainement pour l'avoir à bonne distance et lui éviter de fuir. Ils pénétrèrent donc à l'intérieur de l'hôpital, un lieu à l'encontre duquel Hay nourrissait quelques appréhensions au vu de son passif militaire. Fier, il ne laissait rien paraître et se contenta de suivre.

La réceptionniste de l'hôpital, tout sourire, salua la nouvelle arrivante connue comme le loup blanc en ces lieux aseptisés. L'identité de Hay resta incertaine pour la femme qui l'avait cependant salué lui aussi. Il se contenta d'un simple regard en guise de remerciement et continua à suivre son ancienne amie qui le mena jusqu'à l'ascenseur. Une fois face aux portes closes, ils laissèrent le silence se faire, le temps quant à lui prit le rôle l'adjuvant pour étayer le malaise qui continuait à perdurer entre les deux protagonistes. La nervosité de Tamara Lond était palpable au vu de son pianotement frénétique sur les boutons et les quelques voyants qui daignaient s'allumer. « -Ce n'est pas en t'acharnant sur ce pauvre clavier que l'ascenseur arrivera plus vite ! » lança Hay tandis que les deux imposantes portes commençaient à s'ouvrir. Mademoiselle Lond toujours dans le feu de l'action, prit la main de son ami et l'entraîna à l'intérieur de l'ascenseur. Toujours aussi nerveuse, elle appuya sur la touche 6 du clavier numérique. Les portes se refermèrent presque instantanément pour que l'ascenseur puisse entreprendre sa montée, rectification, sa lente montée. Une vitesse qui exaspérait déjà la jeune demoiselle qui n'hésita pas à le faire savoir. Hay lui-même était exaspéré, mais pas pour les mêmes raisons. « -Si tu arrêtais de te plaindre pour commencer, peut-être que ça irait mieux non ? Et puis arrête un peu de marteler ce pauvre sol avec ta paire de talons, qui si nous avions pris les escaliers, comme tu le préconisais, nous auraient fais perdre encore plus de temps. Et je dis ça aussi parce que c'est très désagréable d'entendre ce genre de martellement quand ton ouïe est aussi développée que la mienne. » Enfin les portes s'ouvrirent à nouveau, l'agent de terrain gagnée par l'excitation, n'attendit pas l'ouverture complète pour s'extirper de l'ascenseur au grand dam d'Haytham qui faillit se manger la porte en sortant aussi précipitamment. Mains dans la main les deux amis prirent un long couloir paré d'un papier peint vert amande peu attrayant aux yeux de l'Irlandais qui continuait à se sentir mal à l'aise entre ces mûrs. La course prit fin quelques secondes plus tard et à n'en pas douter, le malaise du fis de Mars redoubla d'intensité lorsqu'il se trouva devant une porte close. « -Alors c'est là ? On y est ?! » Elle toqua à la porte, c'était trop tard, plus personne ne pouvait se résoudre à faire demi-tour et plus que jamais, Tamara Lond comptait sur Haytham Cassidy.


Lorsqu'elle entra dans la chambre, Tamara arbora un tout autre visage, un quelque chose de familier aux yeux du demi-dieu qui l'espace d'une seconde, eut l'impression de revoir cette petite fille qu'il avait tant aimée. Madame Lond se tenait près de la fenêtre et contemplait l'extérieur avec attention. Tel le petit garçon qu'il n'était plus, Haytham semblait gêné et préféra, dans un premier temps, restait en retrait jusqu'à ce que Tamara fasse état de sa présence.
« -Bonjour Madame Lond ! » dit-il presque intimider. La mère de Tam ne bougeait pas et continuait à observer l'extérieur qui perdait peu à peu de ses couleurs. Ainsi, toutes les tentatives de la belle brune pour capter l'attention de sa mère, furent un échec. Et enfin Haytham comprit pourquoi il était tant haï, par celle qu'il avait tant aimée. « -Madame.. » dit-il tout penaut. Il acceptait difficilement de voir cette femme enfermée dans un mutisme qui ne lui ressemblait pas. Il l'avait connu magnifique, active, joyeuse et toujours là pour lui offrir de douces paroles, quand sa mère ne le pouvait pas. Madame Lond l'avait toujours encouragée sans jamais le rabaisser, malgré son statut social. Ah ça oui, il avait aimé cette femme presque autant que sa propre mère et la voir ainsi lui brisait le cœur et lui donnait l'impression d'avoir encore perdu une mère.

Tamara acheva d'aider sa mère à quitter son perchoir pour la faire asseoir sur le rebord de la fenêtre. Elle fit signe ensuite à Haytham de s'approcher, ce qu'il fit sans hésiter, mais toujours au prise avec son malaise. « -Bonjour Madame Lond, c'est moi, Haytham, le fils d'Eileen ! Vous vous souvenez ? Vous avez embauché ma mère pour qu'elle s'occupe de Tamara. » Il se tue quelques secondes pour scruter la moindre de ses réactions, pour interpréter le moindre tressaillement. Le cœur de la vieille femme battait à une vitesse normale signe évident que rien ne semblait l'ébranler. Elle était dans son monde et Hay tout comme Tamara, n'avait pas la clé pour y entrer. « -Je sais que vous êtes là quelque part, que vous m'entendez ! » dit-il avec douceur en lui prenant la main. « - Je suis là pour vous aider, mais aussi pour vous demander pardon, car à cause de moi votre vie est devenu un enfer. À cause de moi, vous avez perdu une amie et toujours à cause de moi, votre fille a été privée d'une mère pendant presque trente ans. Elle aussi vit un enfer, elle aimerait vous retrouver... Maintenant, je vais m'armer de courage pour vous dire la vérité, parce qu'il y a une vérité à entendre. Vous n'êtes pas folle et personne n'est en droit de le penser. Madame Lond, vous m'avez toujours dit que j'étais différent des autres et vous aviez raison. Je suis différent, mais j'aurai tant aimé être normal. » Une fois encore, il fit une pause et cette fois contrairement à la précédente, il posa son regard sur Tamara pour y chercher un peu de courage. Puis il repartit au front.

« - Un jour ma mère a rencontré un homme dont elle est tombée follement amoureuse. Cet homme était lui aussi spécial, un gros con en l'occurrence, mais ça n'est pas l'une de ses meilleures spécialités. Certains l'appellent Arès et d'autre l'appellent Mars... Je sais que cela peut paraître complètement dingue, mais il est bel et bien question du dieu de la guerre et je suis...son fils, ce qui fait de moi un demi-dieu. Mes Chers Oncles et tantes ont eux aussi fricoté avec les humains. Il y a donc d'autres demi-dieux dans le monde. Mais il y a aussi des créatures et monstres mythologiques, qui eux veulent notre mort. C'est l'une d'entre elles qui nous a attaquées il y a 28 ans. C'est moi qui aurais dû mourir et non ma mère. Vous n'auriez pas dû être là et subir ça. Je suis tellement désolé... j'aimerais tant vous entendre me dire que vous me pardonnez, tout comme j'aimerai tant tout effacer... Madame Lond, vous en prie, je vous en supplie revenez ! Tam a besoin de vous et moi, j'ai besoin de tourner cette page, parce que depuis 28 ans, je vis avec le poids de la culpabilité et de ce fait, j'ai fait beaucoup trop de conneries. Revenez ! S'il vous plaît ! Au moins pour me foutre la gifle que j'ai tant mérité »
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